Un certain silence (14 avril 2007)

Lundi de Pâques…Le parc Montsouris, ce matin-là, frissonne dans la lumière du ciel. Celle-ci saupoudre d'une fine poussière de soleil, chaque buisson, chaque massif de fleurs offerts à ses caresses. Notre regard devient tout à coup plus attentif, plus lent à décrypter les arcanes secrets du printemps.

Du faîte des platanes et des marronniers au feuillage encore hésitant, pleuvent mille éclats chatoyants de lumière qui s'épanouissent dans l'ombre des viornes, des buis, des sureaux, buissons inondant de leurs ondes successives les plages désertes des allées et des sentiers du parc.

Le silence est alors maître des lieux. Il règne soudain un ordre surnaturel, divin oserait-on dire. Oui, divin, car l'harmonie du monde devient ici sensible pour le promeneur, lui-même devenu attentif et silencieux devant le spectacle toujours renouvelé du premier instant de la Création.

Le témoin que nous sommes, soucieux de ne pas gêner par sa présence, l'impensable alchimie que la Nature offre à sa méditation, ne peut que contenir son émotion, de peur de détruire l'instant ineffable où il réalise que la communion sensible avec la symphonie pastorale de ce jardin, rejoint la présence intime d'une autre communion plus essentielle, celle  que lui suggère le regard porté sur   l'Univers.
                                                                                                                                                                                                               R.R       

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