la Cité internationale universitaire de Paris (10 août 2007)

La cité internationale universitaire de Paris, fondation privée reconnue d'utilité publique, réunit 40 maisons de pays ou d'écoles dans un parc de 34 hectares. En 2005, la cité internationale a accueilli 10 000 résidents (dont près de 700 chercheurs) issus de 132 pays. Au sein de chaque maison, le "brassage" des nationalités et des disciplines favorise l'échange et la rencontre.


Des maisons illustrant divers courants architecturaux
Véritable exposition d'architecture du 20ème siècle, les bâtiments de la cité internationale ont été construits entre 1925 et 1969. Certains expriment les particularités des pays ayant concouru à leur édification, d'autres sont signés par des architectes de renom : Le Corbusier, Willem Marinus Dudok, Claude Parent…  Quatre d'entre eux sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques.


L'accueil des publics en mobilité
Outre sa mission d'hébergement, la cité internationale universitaire de Paris offre aux publics en mobilité une plate-forme de services. Le bureau d'accueil des étudiants en mobilité (BAEM) informe et oriente les étudiants avant et pendant leur séjour. Le bureau d'accueil des chercheurs étrangers (BACE) accompagne les scientifiques étrangers en mobilité en Ile-de-France. Le relais social international (RSI) prend en compte les préoccupations sociales, psychologiques et pédagogiques des étudiants. Enfin, à chaque rentrée universitaire, un relais d'accueil est ponctuellement mis en place avec la ville de Paris afin de faciliter les démarches administratives de tous les étudiants étrangers primo arrivants.


Les services aux publics
La cité internationale se caractérise également par une offre de services pratiques ouverts aussi bien à ses résidents qu'au grand public : restaurants, bibliothèque, espace langues, cité sports (PUC - CIUP), services (colloques et congrès). A ceci s'ajoute un véritable pôle culturel composé d'un théâtre dédié à la création contemporaine (3 salles), de" citéculture" dont l'action porte sur la musique, les arts visuels et le patrimoine et d'un orchestre symphonique réunissant de jeunes musiciens de toutes nationalités. Au travers de "citédébats", la cité internationale  organise des colloques, des rencontres, des tables-rondes afin de participer à la diffusion des savoirs. Au sein des 40 maisons se tiennent aussi régulièrement des manifestations culturelles et intellectuelles.


Près de 1000 nouveaux logements d'ici 2013
Pour soutenir la politique internationale des centres d'enseignement supérieur et de recherche qui accueillent chaque année un nombre croissant d'étudiants et de chercheurs étrangers (sur le plan national 194 480 étudiants étrangers ont été inscrits dans les universités pendant l'année universitaire 2003/2004, soit une augmentation de 49% depuis 1995), la cité internationale prévoit de réhabiliter, de construire et gérer près de 1000 logements supplémentaires d'ici 2013. Sur son site historique du boulevard Jourdan, cinq nouvelles maisons seront édifiées. Avec l'ouverture en 2006 de la résidence "Lila", située dans le 19ème arrondissement, la cité internationale a également engagé une politique de développement hors les murs. Pour soutenir et favoriser la mobilité en Ile-de-France, une  deuxième résidence hors les murs a ouvert en mars 2007, quai de la Loire, dans le 19ème arrondissement.


Un peu d'histoire… 
Au lendemain de la première guerre mondiale, André Honnorat, ministre de l'Instruction publique, propose la création d'une cité unique en son genre, destinée à héberger un grand nombre d'étudiants et à créer un foyer de vie internationale au service de l'échange. Les futures élites du monde entier y apprendraient à vivre ensemble et, de retour dans leurs pays, conserveraient des liens durables favorisant l'amitié entre les peuples.

La Cité internationale  universitaire de Paris : un projet né d'une utopie
Fondation de droit privé, la Cité Internationale universitaire de Paris, toujours sans exemple comparable dans le monde, est née d'une utopie.
 Au lendemain de la première guerre mondiale, André Honnorat ministre de l'instruction publique, imagine la création d'une cité destinée à héberger de nombreux étudiants et a créé un foyer de vie internationale au service de l'échange. Les futures élites du monde entier y apprendraient à vivre ensemble et, de retour dans leur pays, conserveraient des liens durables favorisant l'amitié entre les peuples.
Au-delà du souhait d'André Honnorat de créer un véritable espace de sociabilité inter-culturelle, la guerre de 1914-1918 avait appauvri l'enseignement supérieur français. L'ambition de faire de Paris une capitale intellectuelle et cosmopolite  nécessitait d'améliorer les possibilités de logement offertes aux étudiants du monde entier.


La mobilisation des fondateurs
Ce projet ambitieux requit toute la ténacité et la volonté d'André Honnorat, rejoint dans cette aventure par Paul Appell, mathématicien, recteur de l'Université de Paris et cofondateur de l'Association Française pour la Société des Nations.
Ce rêve commença à prendre forme alors que Paul Appell, d'origine alsacienne, rencontra l'industriel Emile Deutsch de la Meurthe, issu de la même région. Ce dernier proposa d'offrir dix millions de francs or à l'achat de terrains et à l'édification d'une première maison. La fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe fut ainsi construite en 1925 et put accueillir les 350 premiers étudiants. Pendant près de cinq années les initiateurs de ce projet se mobilisèrent sans relâche pour susciter l'adhésion d'hommes d'Etat de tous pays, rencontrer des personnalités internationales et recueillir des souscriptions importantes. David Weill, premier trésorier de la Cité Internationale, finança ainsi l'acquisition de nouveaux terrains, tout comme la famille Rothschild.
Très actif, André Honnorat multiplia les conférences et les voyages afin de requérir le concours du plus grand nombre : le mécène d'origine belge, Hubert Biermans Lapôtre, finança ainsi la création en 1926 de la Maison des Etudiants belges, le sénateur Joseph Marcellin Wilson, celle de  la Maison des Etudiants canadiens…
 La Maison Internationale, financée par John D. Rockfeller junior, fut achevée en 1935. Elle abrita progressivement un restaurant, une bibliothèque, une piscine et bien d'autres lieux d'activités pour les étudiants.


Les statuts
Dès juin 1925, la Cité Internationale Universitaire de Paris fut reconnue d'utilité publique par décret du Conseil d'Etat. L'utopie devint réalité avec des statuts fixant les missions de la Cité encore d'actualité aujourd'hui.
Les principaux buts étaient et sont toujours de :
- Favoriser les échanges entre étudiants de toutes nationalités, choisis à un niveau élevé de leurs études (…) en leur fournissant un accueil (…)
- Accueillir les chercheurs, professeurs, artistes (…) poursuivant en France des missions temporaires de recherche ou d'enseignement supérieur ou y accomplissant des stages…
- Fournir le support matériel (…) pour l'organisation de congrès, colloques, séminaires et réunions à but scientifique, en donnant la priorité à celles (…) de caractère international.


Les différentes époques de construction
Dix neuf maisons furent édifiées entre 1925 et 1939 avec néanmoins un ralentissement des constructions lors de la crise économique mondiale. A la veille de la deuxième guerre mondiale, la Cité Internationale totalisait dans ses 19 maisons environ 2400 lits. A ceci s'ajoutait une maison sur l'île de Bréhat ( Bretagne) léguée par le poète Haraucourt. La deuxième guerre mondiale faillit être fatale à la cité. Dès 1938, de nombreux résidents la quittèrent. Vidée en 1940 de ses étudiants et réquisitionnée par les troupes d'occupation, elle souffrit de dégradations diverses, tandis que le mobilier fut en grande partie détruit. A nouveau occupée après la Libération, elle repris lentement son activité en 1946. La vie associative recouvra une nouvelle jeunesse avec la création, en 1946, de l'association sportive de la cité universitaire, de l'association internationale des anciens résidents et enfin, en 1948, du centre culturel international.
17 maisons érigées entre la fin de la deuxième guerre mondiale et 1969
Douze nouvelles maisons furent créées dans les années cinquante, et cinq autres dans les années soixante. En 1969, la Fondation Avicenne, à l'origine maison de l'Iran fut la dernière maison édifiée au cours du 20ème siècle. En 1969, la Cité Internationale comptait 37 maisons, avec celle de l'île de Bréhat, représentant un total de 5500 lits. Les  mouvements estudiantins de mai 68 constituèrent un tournant pour la Cité Internationale. Plusieurs maisons furent occupées et la mixité jusque-là interdite, devint la règle.


Un vaste plan de réhabilitation pour répondre aux besoins des étudiants et des chercheurs étrangers
A l'approche de la fin du 20ème siècle, certaines maisons ferment, d'autres sont délabrées et beaucoup d'entre elles ne correspondent plus ni aux standards d'accueil ni aux normes de sécurité. Pour pallier cette situation, le Conseil d'Administration de la Cité Internationale lança notamment un vaste plan de réhabilitation de son patrimoine architecturale. Dans cette perspective, un premier contrat d'établissement fut signé avec le Ministère de l'Education Nationale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. La Cité se rapprocha parallèlement de la Région Ile-de-France et signa une convention avec la ville de Paris. Lors du passage au 21ème siècle, 16 maisons ont été ponctuellement rénovées.
Depuis 2000, six maisons ont été rénovées et quatre autres le seront dans les prochaines années. Acteur majeur et historique  de l'accueil des publics en mobilité, la Cité internationale entend ainsi répondre qualitativement et quantitativement au nombre croissant de demandes en soutenant la politique des établissements d'enseignement supérieur et des centres de recherche.
Pour mener à bien ce plan, les dirigeants de la Cité internationale décidèrent aussi de renouer avec la tradition de mécénat qui fut à l'origine de sa création.

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