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Avec lui, tout à coup notre vaste terre se réduit à  une succession de quartiers juxtaposés, où Bénarès côtoie New-York, et Irkoutsk  jouxte Mexico, Cadaquès est une banlieue de Paris, votre quartier abritait Lénine et Trotski, (lesquels faisaient paraît-il du vélo jusqu’à Longjumeau et jetaient du pain aux cygnes du parc Montsouris le dimanche)… Vous sentez les parfums de Tanger et ressentez la douceur de vivre du Maghreb  rien qu’à la façon dont il en parle. Curieux, ce don de conteur.

Bien sûr, il connaît sa planète, il l’a parcourue de nombreuses fois dans le même sens et dans l’autre notant au passage les minuscules ou spectaculaires changements, préludes aux grands bouleversements en cours et cela sur des dizaines d’années, souvent accompagné autant qu’accompagnant ses chers  touristes! Avec lui, le voyage est aussi le voyage des mots. Il dit que c’est en Egypte que les guides  lui ont appris cet art de raconter l’Histoire. Alors il raconte. Et il sait le faire. Le laisser parler c’est assister à l’élaboration instantanée d’un tissu  chatoyant d’anecdotes qui s’enchaînent avec les souvenirs  arrivant par dizaines…. Déjà, il n’est plus là avec vous en train de manger une crêpe au sarrazin de sa Bretagne presque-natale, il vogue sur le Nil, il est à la Casa Azul de Frida Kahlo, il est en train d’esquisser le dessin de la maquette du plafond de l’Opéra de Chagall au Musée des Gobelins, il arpente le quartier avec  Salvador Dali (qu’il a bien connu, et qui habita 4 ans le 14è où il s’est marié avec Gala) peintre, poète et humoriste; il arpente les rues-canyons( selon sa formule) de Manhattan, marche avec les " petits peuples "  de Sibérie, jubile avec les Indiens, apprend un peu de  chinois en Chine et l’arabe en Egypte. Bref, raconter sa vie tiendrait de la gageure, faire la liste de ses étapes en découragerait plus d’un .
 A 20 ans, en 1960, deux ans après son coup de foudre pour Grenade où il fait une première série de grands dessins (environ 60) c’est le service militaire en Algérie où il découvre le monde arabe: nouvelle série de dessins et de décors de théâtre pour la troupe. En 1964, il réalise aux côtés de Chagall avec deux peintres décorateurs de la Comédie Française le Plafond  de l’Opéra- Garnier de Paris. Puis une vocation s’impose: voyager et accompagner d’autres voyageurs. Sa vie est comme une multitude de projets accomplis, d’œuvres diverses: contes, dessins, photos, reportages de presse, expéditions et une vie de famille avec deux  enfants .

A l’entendre, personne, aucun  éditeur, ne se serait intéressé à publier ses œuvres! Il avoue n’avoir jamais insisté. Voilà un singulier personnage! exprimant l’exception d’une vie tracée à l’aune de l‘inspiration la plus généreuse…

Son book, car il a fait un recueil de ses créations graphiques les plus marquantes, foisonne de petites (et grandes) merveilles; comme son conte chinois aux délicieuses illustrations et à la morale malicieuse, ses cartes de Noël, ses contes de Noël, ses posters -publicités de voyages, ses affiches de concerts, ou de soirées poétiques; sans oublier les plaisants auto-portraits qui égaient le tout.
Aujourd’hui, après quelques décennies passées sur cette terre, Richard Paschal se dit prêt à une nouvelle aventure avec de nouveaux complices qui tiendraient compte des limites que lui imposeraient l’âge venant (lequel?) mais qui pourront compter sur son imagination et son sens de la réalisation. L‘appel à candidature est lancé; Avis aux amateurs : TALENT en vue!
M.J. Carita