Charles Louis du Couedic de Kergoualec ( 1739 - 1780) (16 août 2009)
Inconnus et oubliés
Dont les noms sont inscrits sur nos murs
Le nom de cet héroïque marin (qui donna une ultime victoire navale à notre pays, dans les dernières années de l'Ancien Régime), pose plusieurs problèmes d' onomastique, car on y discerne la présence de diverses racines dont la "cohabitation" n'est pas évidente. Ce qui est certain, c'est que le mot "du", qui précède le patronyme "Couédic", n'est pas l'article français contracté ("de le"), mais bien l'adjectif breton qui signifie "noir" ; tandis-que, dans "Couédic", on trouve la racine du mot "ed", c'est-à-dire "blé"...
L'administration municipale, auteur de la "Nomenclature officielle des Voies publiques et privées" de Paris a, de toute façon, tranché le problème à sa façon, en dénommant "rue du Couédic" (tout court) notre rue du 14ème, en 1864... Mais, dans le texte de l'articulet intitulé pompeusement "historique", soit deux lignes, elle a tenu à développer les titre, nom et qualité de notre vaillant Breton : "Vicomte Charles Louis du Couédic de Kergoualec". Toutefois, le Grand Larousse encyclopédique ne le titre que chevalier, et orthographie avec un R final (et non un C) son petit domaine patrimonial...
Né en 1740, notre chevalier du Couédic était lieutenant de vaisseau en 1779, après vingt cinq années de mer, mais commandait une frégate, "la Surveillante". Par un beau matin d'automne - le 7 octobre - en pleine Manche, il vit une frégate anglaise, mettre le cap sur lui. Les deux vaisseaux étaient d'égale puissance de feu, et, s'observant depuis des mois, s'apprêtaient à engager le combat à la première occasion. Le vaisseau anglais était "le Québec", sous les ordres du commandant Farmer, excellent officier, expérimenté comme du Couédic. Deux cent soixante-dix hommes armaient chacun des deux vaisseaux.
Le combat des deux navires (tableau de George Carter) dura tout le jour. Un boulet français bien placé finit par faire sauter la soute à munitions du "Québec" et couler ce vaisseau.
Du Couédic, atteint de multiples blessures, parvint à ramener sa "Surveillante" à Brest : ce n'était plus qu'une quasi-épave, maisl'étendard de la France y pendait encore sur un mat de fortune...
Louis XVI fit du Couédic Capitaine de vaisseau, mais ce grand marin ne survécut que quelques mois à sa victoire (printemps 1780).
R.- L. C
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Commentaires
L'un des héros du livre de Fred Vargas" Pars vite et reviens tard" se nomme Le Couédic. Au passage je recommande cet excellent pollar dont la scène principale est la place Edgar Quinet et les protagonistes de fins bretons au parfum du Finisterre...La lecture est plus que passionnante pour les bretons et pour les autres; Une histoire de vengeance aux relents de peste , de "crieur" de nouvelles sur son estrade et de petits gâteaux bretons fabriqués avec la peau du lait. Vous connaissez?
Écrit par : Marie-Josée | 21 août 2009