Cycle de prière oecuménique - Prière pour le monde (01 janvier 2011)

PAYS DE LA PENINSULE ARABIQUE, IRAN, IRAK

Matthieu 2, 1-12; Psaume 72(71)

Entre la Mer Rouge et le Golfe Persique, l’Arabie Saoudite, le Koweit, le Bahrein, le Qatar, les Emirats Arabes Unis, le sultanat d’Oman, et le Yémen constituent la PENINSULE ARABIQUE avec plus de 60 millions d’habitants. L’islam sunnite y est majoritaire, surtout en Arabie Saoudite et dans les Emirats. Dans ces pays en grande partie désertiques, l’économie est basée essentiellement sur le pétrole et le gaz. Une reconversion s’amorce en vue de l’épuisement des réserves à plus ou moins long terme. Cette reconversion oriente les activités vers l’industrie pétrochimique, les transports, les finances, les assurances et le tourisme. L’Arabie Saoudite bénéficie de revenus importants dus au pèlerinage de La Mecque, mais elle est en même temps confrontée au problème de la sécurité face aux menaces terroristes. Elle est aussi engagée activement dans la lutte contre les rebelles yéménites. L’Arabie Saoudite et les Emirats ont actuellement une politique de renforcement de leur armement face à la menace iranienne et au développement du réseau Al-Qaïda au Yémen.

 En IRAN (72,8 millions d’habitants) la population est majoritairement chiite, pour moitié d’origine persane et pour moitié formée de minorités ethniques et religieuses dont la communauté bahaïe est la plus menacée. La répression vis-à-vis de toute opposition a redoublé depuis la réélection en 2009 du président ultraconservateur, réélection dont les résultats avaient été contestés. Une grande partie des industries sont aux mains de sociétés publiques ; le secteur privé est quasiment inexistant et les banques d’Etat règnent sur tout le secteur financier. Le chômage et le sous-emploi s’accentuent. Le développement du nucléaire isole le pays sur le plan international et l’expose à des sanctions économiques. Face à cette situation, les firmes pétrolières japonaises et européennes, implantées dans le pays, ont décidé de se retirer.

 En IRAK (31,4 millions d’habitants), 60% de la population sont chiites et 40% sunnites. Les rivalités, entre ces deux groupes et avec les Kurdes dans le Nord, sont la cause encore de sanglants attentats. L’économie redémarre, cependant, peu à peu ; elle s’appuie sur d’importantes réserves en pétrole, en gaz et en eau, mais l’insécurité persistante et la faiblesse des institutions rendent l’avenir incertain. La pauvreté et le chômage augmentent, ainsi que l’émigration de ceux qui le peuvent vers l’étranger. Notamment, depuis 4 ans, plus de trois millions d’Irakiens sont partis en Syrie et en Jordanie. En mars 2010, des élections législatives ont eu lieu, dans un climat de violences terroristes, mais le gouvernement peine à se constituer. Le retrait définitif des troupes américaines est prévu pour la fin de l’année 2011, ce qui fait craindre l’anarchie qui aboutirait à la partition du pays. Les communautés chrétiennes restent particulièrement menacées. « Il faut rompre le mur de silence qui entoure le meurtre de chrétiens en Irak » nous disait, en janvier 2010, l’archevêque de Bagdad.

 

PRIONS…

Seigneur, nous fêtons dans nos Eglises la venue des mages d’Orient qui, suivant l’étoile, sont venus reconnaître le Sauveur des hommes dans l’humble abri de fortune à Bethléem en Judée. C’était une frêle lumière céleste dans la ténèbre. Aujourd’hui, en Irak, après des années de dictature, de guerres et de violences, il n’y a que quelques fragiles améliorations dans la terrible situation où tente de vivre la population. Certains hommes décident de la guerre, d’autres travaillent à la paix. Anime, nous t’en prions, la vaillance de ces artisans de Paix pour qu’ils ne renoncent pas, par découragement, à imposer le silence aux armes.

Nous t’invoquons pour tous nos frères chrétiens particulièrement menacés de mort par le fanatisme des uns et l’oubli des autres : aide-les à résister pour qu’ils n’abandonnent pas leur terre pour l’exil. A la demande de leurs évêques, nous te prions pour que l’espérance de Noël et de l’Epiphanie les délivre de la peur. Nous tous qui vivons dans le confort de la paix, grâce à la résistance de nos pères, ne nous laisse pas oublier nos frères d’Orient déchirés par la souffrance et qui tentent de résister à toutes les menaces. Nous t’en supplions, nous espérons tous en toi qui nous réunis dans un dialogue toujours possible.

En contraste avec les guerres environnantes, l’abondance des richesses des pays du Golfe est éclatante. Elle semble bien insolente au regard des sociétés proches qui luttent pour exister. Inspire, Seigneur, aux hommes qui tirent leur pouvoir des richesses de la terre, l’esprit de partage et de générosité.

Au nom de Dieu, en Iran, en Irak, la vie peut basculer dans l’horreur. L’humanité est capable du pire pour elle-même, Seigneur Dieu ! Nous te confions plus spécialement l’espérance des femmes et des jeunes.  Nous te confions aussi tous ceux qui sont torturés, opprimés, menacés de mort. A ceux qui torturent, menacent et t’invoquent pour donner la mort, fais entendre que ton Nom ne peut pas être utilisé comme une arme pour détruire.

Nous te confions ceux qui souffrent et ceux qui sèment la souffrance. Nous te confions tous les hommes et les femmes de bonne volonté qui gardent au cœur une pépite d’espérance.

 

AMEN

 Appel des Chrétiens d’Irak : A nos frères de France, suite à l’attentat du 31 octobre 2010

Notre calvaire est lourd et il nous paraît long. Le carnage a eu lieu à la Cathédrale Notre Dame du Perpétuel Secours de Bagdad, avec 58 morts, parmi lesquels deux jeunes prêtres et 67 blessés dont un prêtre, nous a profondément secoués. Nous perdons la patience, mais nous ne perdons pas la foi et l’espérance. Cet événement d’une telle ampleur qui se produit juste après la tenue du Synode* nous choque encore plus.

Ce dont nous avons besoin c’est de votre prière et de votre soutien fraternel et moral. Votre amitié nous encourage à rester sur notre terre, à persévérer et à espérer.

Sans cela nous nous sentons seuls et isolés.

Nous avons besoin de votre compassion face à tout ce qui vient toucher la vie des innocents, chrétiens et musulmans. Restez avec nous, restez avec nous jusqu’à ce que soit passé le fléau.

Que le Seigneur nous protège tous.

Le 2 novembre 2010.

Athanase Matti Matoka, archevêque de Bagdad des Syriens

Louis Sako, archevêque de Kirkouk des Chaldéens, Prix 2010 de la Paix décerné par Pax Christi International

Emil Nova, archevêque de Mossoul des Chaldéens

Basile Georges Casmoussa, archevêque de Mossoul des Syriens

Bashar Warda, archevêque d’Erbil des Chaldéens.

*Synode des évêques catholiques du Moyen Orient à Rome.

 

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