L'oeuvre d'Haussmann dans le 14ème. (VI) (21 janvier 2011)

La Voix du 14ème, maintenant site web d’information, a décidé de republier sous la forme d’une série de notes, le dossier paru en 1994, sur l’œuvre d’Haussmann dans le 14ème, dans la Voix du XIVème, alors journal papier.  Lire la note précédente.

20090327PHOWWW00144.jpgLe 1°’ janvier 1860, Paris s’accrut subitement - comme par un coup de baguette magique - d’un demi-million d’habitants : c’étaient les occupants « de l’immense anneau de territoire compris entre le mur des Fermiers généraux (c’est-à-dire de l’Octroi de Paris) et le rempart des fortifications. Le premier datait de 1787, veille de la Révolution de 1789 ; le second de 1845, veille de celle de 1848. Entre-temps, cette population avait continué à relever administrativement des communes d’au-delà des fortifications. Toutefois, littéralement coupées en deux, celles-ci, pour la plupart, s’étaient désintéressées de leurs concitoyens restés intra-muros (‘ inter- muros ‘, plutôt). Ces derniers, de leur côté, souffraient d’être radicalement séparés de leur commune-mère sans être, pour autant, devenus des Parisiens... Napoléon III, qui fut sans nul doute le plus grand chef d’État urbaniste de son siècle, avait parfaitement compris deux choses : d’abord, l’anomalie d’une telle situation, tant sur le plan urbain que sur le plan humain ensuite, la possibilité qu’elle lui offrait de faire de Paris la plus belle capitale d’Europe.

Une ville du Moyen-âge

20090327PHOWWW00148.jpgLa Ville qu’il avait reçue en 1848, lors de son élection à la présidence de la République, était constituée (on l’a oublié de nos jours) de 10 % de monuments magnifiques, palais, églises, édifices divers, et de 90 % de masures, taudis et bâtiments hétéroclites. Nulle part d’eau potable : on buvait l’eau de la Seine à peine décantée, pas même tamisée ; le réseau d’égouts était embryonnaire et, bien entendu, le tout-à- l’égout ne pouvait exister, l’eau des puits était polluée. Il n’y avait ni parcs publics (à deux ou trois exceptions près), ni arbres ailleurs que sur certains boulevards et avenues... Pour procéder à la formidable mutation qui s’imposait, il fallait un programme et un homme qui l’exécutât

20090327PHOWWW00147.jpgAyant trouvé l’homme, Napoléon III lui dicta le programme : partant du coeur de Paris, créer de grandes voies, larges et aérées, multiplier des radiales ; relier celles-ci par des rocades ; créer des jardins ouverts à tous ; construire d’énormes réservoirs, les alimenter d’eau potable distribuée par un réseau desservant toutes les maisons (d’abord dans les cours) établir un réseau d’égouts sous tous les quartiers. L’homme s’appelait Georges Haussmann; il n’avait que quarante quatre ans, quand, choisi pour ses qualités d’administrateur, d’intelligence et de promptitude dans l’exécution, il fut nommé, en 1853, préfet de la Seine ou, pour mieux dire, de Paris.

René-Louis Cottard

Pour illustrer cette profonde transformation, des photos de l’époque de Charles Marville, associées à des photos du même endroit récentes de Gilles Leimdorfer. Dans l’ordre, la rue Censier, la rue du Vieux Colombier, avec en fond, la tour gauche de saint Sulpice, dont les travaux viennent d’être terminés, et le boulevard Arago, déjà percé par Haussmann, mais pas encore construit, malgré les incitations financières en faveur des investisseurs. Cliquez sur les photos pour agrandir.

A.C.

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