"Omar m'a tuer" (20 juillet 2011)
Un film de Roschdy Zem
On connaît les circonstances de l’assassinat de Ghislaine Marchal le 24 juin 1991. Dans sa villa de Mougins, son corps est retrouvé sauvagement mutilé dans sa cave. Les soupçons se portent immédiatement sur la personne du jardinier : Omar Raddad. Celui-ci niera toujours sa participation à ce meurtre. En dépit des invraisemblances qui s’attachent à ce crime, Omar sera condamné à dix huit de prison.
Le film se veut être la reprise de l’enquête à partir des faits réels reconstitués par l’écrivain fictif Pierre-Emmanuel Vaugrenard, librement inspiré de l’académicien Jean-Marie Rouart qui publia en 1994 : Omar : la construction d’un coupable. Denis Podalydes incarne cet écrivain et mène « son » enquête avec constance, courage et vraisemblance, tant il est convaincu de l’innocence du prévenu. Sami Bouajila incarne l’immigré marocain qui a fait confiance à la France, et qui est totalement démuni devant la pression de la police et les accusations du dossier formulé par la Justice. On assiste à la condamnation d’un homme à qui a été refusée la transparence d’une enquête pour le moins bâclée et superficielle. Le mystère reste total sur cette affaire. Le film veut montrer la fragilité d’Omar, abandonné, écrasé par un système qu’il ne comprend pas. Nous sommes émus par son attitude candide et sa bonne foi, effacée par le rouleau compresseur d’une Justice sûre d’elle-même et sans état d’âme. L’émotion nous étreint par ce qu’elle accompagne notre sympathie à l’égard de l’accusé, et que nous ne pouvons accepter l’omerta sur cette affaire criminelle. R.R
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