La galerie Camera Obscura présente les dessins et pastels de Kimura (30 mai 2012)
La Galerie Camera Obscura présente KIMURA
Pastels et dessins du Clos Saint-Pierre / 1974-1986
Vernissage le jeudi 31 mai de 18h à 20h
Exposition du 1er au 30 juin 2012
Galerie Camera Obscura
268, boulevard Raspail 75014 Paris - Tél : 01 45 45 67 08• M° Raspail • www.galeriecameraobscura.fr
Du mardi au vendredi : 12h à 19h / samedi : 11h à 19h
Le Clos Saint-Pierre, 1984. Pastel, 75 x 100 cm
En 2010 nous avions réalisé notre première exposition de peinture avec un choix d'œuvres de Chuta Kimura. Nous prolongeons aujourd'hui cette expérience en proposant durant le mois de juin un ensemble de pastels et dessins réalisés au Clos Saint-Pierre, l'atelier en pleine nature de Chuta Kimura, entre 1974 et 1986.
Chuta Kimura est né au Japon en 1917, mais quasiment toute son œuvre a été réalisée en France, où il vécut à partir de 1953, date de son arrivée à Marseille, après deux mois de navigation, jusqu'à son décès à Paris, en juillet 1987, à l'âge de 70 ans.
Son travail est le résultat d'une quête sans concession, d'une vie entièrement consacrée à la peinture. Chuta Kimura s'enferme dans une double enveloppe de solitude pour mieux se concentrer sur sa création: étranger à son pays qu'il a quitté (il ne reviendra qu'une fois, pour une quinzaine de jours, au Japon durant son exil volontaire de 34 ans), il n'apprend pas la langue française et emploie toute son énergie, tout son temps, à visiter les musées, dessiner, peindre.
Le Clos Saint-Pierre, 1983. Pastel, 75 x 110 cm
Kimura a créé un langage pictural totalement personnel. A l'époque où l'abstraction domine, il en intègre la liberté formelle, mais en réfute le principe : la peinture de Kimura est un regard sur le monde, avide des impressions crées par la lumière, la nature... et la figuration est toujours à la base de ses toiles, même si, au premier regard, elles apparaissent comme un champ quasi abstrait où des lignes calligraphiques et nerveuses s'affrontent à des plages complexes de couleurs.
Mais la présence d'éléments figuratifs, parfois seulement esquissés (arbre, maison, personnage...), nous conduit toujours vers l'instant du regard, du dessin, et ainsi nous relie au monde et nous rappelle que les toiles de Kimura sont une tentative pour ramener l'art vers la représentation, même si celle-ci est éminemment spirituelle, impressionniste, fondée sur l'intuition du geste, de la couleur.
Les pastels et les dessins sont au plus proche de cette quête. Ils sont le premier jet, la première tentative de créer ce lien au monde et d'en faire naître une oeuvre. A partir de 1967, Kimura et sa femme résident chaque année, de mai en septembre, au Clos Saint-Pierre, modeste maison dans un vaste jardin sauvage, à la Roquette-sur-Siagne (Alpes-Maritimes). C'est là qu'il capte l'énergie et la beauté de la nature qui l'entoure, dessinant sans relâche, dans une quête qui engage tout son être, pour trouver le centre des forces qui l'agitent, pour fixer sur le papier à la fois l'espace, la lumière, la mouvance du monde.
Les dessins et pastels réalisés durant ces étés forment un ensemble extraordinaire d'oeuvres suscitées par un lieu, à la fois clos mais infini, sorte de paradis imparfait, dont on peut dire qu'il a imprimé sa marque dans le regard et la peinture de Kimura.
Didier Brousse
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