La Faculté de théologie protestante du boulevard Arago (01 juin 2012)
Les fondations d’établissement religieux ( lieux de culte, d’enseignement, d’asiles ou hospices, couvents etc), furent nombreuses vers le sud de Paris médiéval où s’implanta l’Université, et du 17e au 20e siècles, où elles se sont trouvées incluses dans le tissu urbain actuel du 14ème ardt.
Quatorze de ces fondations s’échelonnent dans le temps de 1285 ( le fief de la Commanderie de Saint Jean de Latran ) à 1934 ( couvent Notre-Dame de la Paix, rue Boissonnade).
Pour ce qui est du protestantisme, nous mentionnerons, la Faculté de théologie, fondée en 1877, installée sur le Bd Arago en 1879. On peut y ajouter des Missions évangéliques installées plus haut sur le boulevard en 1885.
C’est la guerre de 1871 qui explique la présence de cette Faculté en ces lieux, à l’angle de la rue du faubourg Saint Jacques et du boulevard Arago. La perte de l’Alsace fait désirer le transfert à Paris de la Faculté de théologie protestante de Strasbourg, Faculté d’Etat inscrite au Concordat. Ensuite la guerre a entraîné la fermeture en 1877 de l’Institution Leroy, déplacée par le percement du boulevard Arago en 1864, et reconstruite en 1866-67 au 71 rue du faubourg S t Jacques.
On doit à l’Académie de Paris dont relevait l’institution Leroy le beau porche à fronton triangulaire, où la faculté de théologie protestante mit son enseigne sur l’immeuble acquis en 1878.
L’histoire de ce transfert éclaire les rapports des protestants de France avec les gouvernements de la troisième République. Il faut savoir qu’à l’origine, deux professeurs de la Faculté de Strasbourg, Louis-Auguste Sabatier et Frédéric-Auguste Lichtenberger avaient refusé d’enseigner aux sujets de l’Empire allemand. Ils optèrent pour la France et quittèrent Strasbourg fin 1872, début 1873. Ils laissent derrière eux une école luthérienne de sciences religieuses qui ne dura guère. On sait que Jules Simon, ministre de l’Instruction Publique et des cultes, est favorable au transfert de la faculté de Strasbourg. Au ministère, Guillaume Guizot provoque la réunion à Paris des synodes de l’Eglise Réformée en 1871 et de l’Eglise luthérienne en 1872. Un accord est conclu pour répartir l’enseignement supérieur de la théologie pour les protestants. Les Réformés calvinistes iront à la faculté de Montauban. A Paris, sera créée une faculté mixte de théologie protestante avec Lichtenberger pour doyen ; mixte veut dire que les chaires seront distribuées entre luthériens, orthodoxes et réformés libéraux.
Le décret de fondation est signé le 27 mars 1877 par W.H.Waddington, ministre jugé comme protestant timide mais qui choisira en 1879 un ministre de l’instruction publique nommé Jules Ferry, un protestant qui va édifier de septembre 1880 à mars 1885 l’essentiel de l’œuvre scolaire républicaine.
NDLR : documentation extraite du n° 26 de la S.H.A. du 14ème
05:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |