« La visite de la fanfare » au Ciné-club Pernety mercredi 4 juin, 20h (02 juin 2014)
Le Ciné- club Pernety vous propose « La visite de la fanfare » mercredi 4 juin, 20h, au cinéma l' Entrepôt (7/9 rue Francis de Pressensé). Métro Pernety- La séance, ouverte à tous, sera suivie d’un débat - Prix d’entrée : 4€50
Venez avec vos voisins et amis voir ou revoir cette comédie réalisée en 2007 par un jeune réalisateur, Eran Kolirin. Ce film a été découvert à Cannes dans la catégorie « Un certain regard ». et a reçu le prix ainsi que d'autres distinctions dans d'autres festivals.
« Une fanfare de la police égyptienne vient en Israël pour jouer lors de la cérémonie d’inauguration d’un centre culturel arabe. Seulement, personne ne l'accueille à l’aéroport. Les musiciens tentent de se débrouiller seuls, et échouent au milieu du désert de Neguev dans une petite ville oubliée du monde. Ils sont finalement hébergés tant bien que mal par les habitants israéliens sollicités par la patronne du restaurant...Un groupe d'hommes perdus dans une ville perdue.... » (cliquez sur l'image pour la voir en plus grand)
Une subtile description d'une rencontre difficile : Ces personnes se parlent dans un anglais approximatif. Les musiciens ne savent pas où ils sont et par quels moyens ils vont pouvoir rejoindre le lieu de leur concert. Les israéliens sont petitement logés et la promiscuité ajoute à la gêne des uns et des autres. La ville est vraiment sans aucun attrait : laide et n'offrant pas de distraction. Aucun échappatoire à la confrontation entre les arabes et les israéliens. Grâce à la patronne du restaurant (splendide Ronit Elkabetz, aussi énergique que meurtrie) l'accueil s'organise, les conversations s'ébauchent et les contacts s'établissent, malgré la timidité de ces femmes et hommes perdus... La description, par petites touches à la fois drôles et émouvantes, nous fait découvrir leurs personnalités et leurs fragilités (problèmes familiaux ou professionnels dans lesquels ils sont englués).
La mise en scène et le jeu des acteurs tout en retenue nous transmettent l'infinie mélancolie des lieux et des personnages qui portent chacun un lourd bagage de ratages divers.
Pas beaucoup d'espoir mais une fraternité qui s'établit à côté du berceau d'un enfant entre un chômeur tarabusté par sa femme et un compositeur en panne d'inspiration. La complicité aussi dans un dancing où le beau musicien égyptien, Haled, dragueur invétéré, apprend à un israélien maladroit les gestes qui vont lui permettre de séduire une jeune fille (scène vraiment irrésistible). Il y a aussi, évoqué en toile de fond, le goût partagé de la même musique, c'est leur part de rêve commun. (Sur la photo ci-contre : La scène du dancing)
L'humour est constamment présent, toujours tendre, comme celui de Dina vis- à -vis de Tewfiq (le chef de la fanfare qui est à la fois rigide et si vulnérable). Sasson Gabaï exprime avec une très grande finesse l'attirance de cet homme pour la belle Dina et l'amour quasi paternel inquiet qu'il porte au jeune Haled grâce à des regards à peine posés, des silences, ou la mine figée par l'embarras qu'il essaye de cacher sous sa casquette.
Il y a une grande authenticité dans cette jolie fable : Le ton léger permet de dire, avec sensibilité et intelligence, la proximité des peuples égyptien et israélien pourtant si difficiles à réconcilier.
Monique Garrigue-Viney
Sur la photo Dina (Ronit Elkabetz) et Tewfiq (Sasson Gabaï)
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