Jusqu'au 6 janvier ! Les collections du Cercle de l'Art moderne au musée du Luxembourg (02 janvier 2013)
Jusqu’au 6 janvier 2013, le Musée du Luxembourg présente une intéressante exposition se rapportant au « Cercle de l’Art Moderne », ensemble de collectionneurs d’art qui par leur goût s’est porté vers la peinture impressionniste et l’art moderne , notamment les Fauves. Partageant les mêmes intérêts économiques, ils constituaient et agissaient comme une véritable communauté. Devenus par leur activité, membres influents de la commission d’achat du musée du Havre, ils sont parvenus à infléchir la politique d’acquisition vers une plus grande ouverture à la peinture contemporaine de l’époque ( fin du XIXe , début du XXe).
Ainsi, se trouvent réunis sous les cimaises du musée, des artistes tels que Courbet, Delacroix, Corot… ainsi que les impressionnistes : Eugène Boudin, Monet, Sisley, Renoir, Pissarro, puis les Fauves : Marquet, Guillaumin, Vlaminck, Derain, Braque, Matisse, Dufy, Van Dongen, ...
C’est une très belle exposition à ne pas manquer, car elle montre la foi de quelques collectionneurs passionnés au service d’une très grande époque, où la peinture s’éloignait de l’académisme décadent, et rejoignait l’aventure d’un art en marche vers la modernité.
R.Rillot
-Musée du Luxembourg (Sénat) 19 rue de Vaugirard 75006 Paris - Tél. : 01 40 13 62 00
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Présentation de l'exposition (Extrait du site web du musée du Luxembourg)
Au milieu du XIXème siècle, Le Havre connaît un formidable essor. Le port se modernise et les importations de matières premières font la prospérité de la « Porte Océane ». Des entrepreneurs-négociants bâtissent des fortunes dans le coton, le café et les bois précieux, qu’ils consacrent à l’art. Installés depuis peu au Havre, ces hommes d’affaires font preuve d’innovation tant au sein de leur entreprise que dans la constitution de leur collection. Leurs affaires florissantes influencent très directement la vie culturelle locale Eugène Boudin résumera l’équation en une formule lapidaire : « Pas de coton, pas de tableaux ».
A la fin du siècle, une nouvelle génération de collectionneurs apparaît. Cinq d’entre eux se distinguent : Olivier Senn (1864-1959), le plus connu, mais aussi Charles-Auguste Marande (1858-1936), Georges Dussueil (1848-1926) Pieter Van der Velde (1848-1922) et Franz Edouard Lüthy (1847-1919). Plus ouverts à la jeune création, ils fréquentent à Paris les expositions du Salon d’Automne et des Indépendants, les galeries de Druet, Bernheim, Vollard…, les ateliers d’artiste, les salles des ventes. A la pointe de l’avant-garde, ils achètent des oeuvres impressionnistes, postimpressionnistes et fauves. La confrontation de leurs acquisitions révèle une saine émulation : c’est à qui achètera le plus beau Monet, à qui pourra s’offrir un Bonnard, un Van Gogh ou un Matisse et il n’est pas rare de voir les œuvres circuler et changer de propriétaires.
Leur esprit d’entreprise les conduit à soutenir de jeunes artistes : en créant le « Cercle de l’Art Moderne » en 1906, ils permettent à des peintres havrais comme Braque, Dufy ou Friesz, d’exposer dans leur ville.. . Guillaume Apollinaire, Claude Debussy et Frantz Jourdain apportent leur parrainage à l’association, qui affiche d’emblée sa filiation avec le jeune Salon d’Automne. De 1906 à 1910 le Cercle va ainsi organiser des expositions, des conférences, des soirées poésie et des concerts. Les œuvres des plus grands artistes du moment sont présentées, notamment lors de quatre expositions annuelles : les « vieux » impressionnistes tels Monet, Renoir…, les néo-impressionnistes - Signac - mais surtout les jeunes fauves - Matisse, Derain, Van Dongen, Vlaminck, Manguin…entraînés par leurs amis Braque, Dufy, Friesz.
Le Havre s’impose ainsi comme l’un des hauts lieux du fauvisme, un mouvement artistique qui vient juste d’émerger. Le port, sans cesse modernisé, devient le sujet de leurs tableaux, dans la continuité de Monet qui y a peint Impression soleil levant (1874), tableau qui a donné son nom au mouvement impressionniste....
Mais ces collectionneurs ont aussi à cœur de servir l’intérêt public. Agissant au sein de la commission d’achat du musée, ils s’attachent à enrichir les collections d’œuvres contemporaines (Pissarro, Monet…) donnant parfois eux-mêmes des peintures. Marande lèguera sa collection en 1936. En 2004, Mme Hélène Senn-Foulds donnera celle de son grand-père, Olivier Senn.
Ces collections présentées au musée de la ville du Havre mais également dispersées dans les plus grands musées du monde, de Londres à New York, de Venise à Zurich, sont réunies pour la première fois dans cette exposition.
De Corot à Derain, de Boudin à Dufy, de Monet à Marquet, l’exposition invite à pénétrer l’univers intime de ces collectionneurs qui au-delà de leur intérêt privé, se sont retrouvés au sein du Cercle pour défendre avec enthousiasme et générosité leur goût de l’avant-garde.
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais en collaboration avec le MuMa - Musée d’art moderne André Malraux du Havre
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