Ernest et Célestine, délicieux film d'animation (10 janvier 2013)
Adaptation de la série de livres pour enfants écrits par Gabrielle Vincent.
Une petite souris Célestine vit dans un orphelinat, elle adore dessiner et grâce à son imagination, ele parvient à s'évader de l'univers morose qu'on lui impose. Elle refuse les idées toutes faites qui sont inculquées par les adultes qui lui présentent les ours comme des ennemis.
A la surface, Ernest, gros ours marginal, clown et musicien, vit isolé dans une maison isolée. Chanteur de rue, Ernest n'a pas reçu la moindre piécette et il est affamé. Il fait donc les poubelles et trouve la minuscule Célestine qui avait fui son monde souterrain. Il veut la manger mais celle-ci, très rusée, insiste sur sa petite taille et lui fait découvrir un magnifique endroit où il pourra enfin assouvir sa faim, une confiserie...
Ces deux solitaires vont devoir échapper au monde conventionnel des ours et des souris qui les pourchassent et vont peu à peu apprendre à se soutenir et se réconforter, et à bousculer ainsi l’ordre établi.
C'est un film délicieux avec des images ravissantes et malicieuses, couleurs et traits fins, qui laissent toujours la place à l'imagination, très près de l'esquisse ... douces et poétiques, elles représentent pourtant à la fois des paysages bucoliques de campagne et des univers grouillants de paysages industriels, ou des palais de justice écrasants, où l'arrogance des personnages qui incarnent l'autorité balaye avec sottise tous les faibles. Des moments de douceur où Ernest, le musicien et Célestine, l'artiste peintre, parlent de leur art alternent avec des courses poursuites haletantes.
Le texte, écrit par Daniel Pennac, est spirituel et même corrosif. C'est drôle et acidulé. La musique légère de Vincent Courtois participe au charme qui saisit le spectateur.
Ce film convient aux spectateurs à partir de 4 ou 5 ans et sans limite d'âge après... Il s'adresse à un public un peu plus âgé que les albums de Gabielle Vincent, le scénario est très étoffé et le propos, plein d'humour, devient une charge contre l'ordre établi, les conventions étouffantes ..
Monique Garrigue- Viney
Quelques précisions sur la réalisation de ce film d'animation extraites de critiques :
Désireux de rendre hommage aux beaux albums de Gabrielle Vincent, le producteur Didier Brunner a confié le projet d'Ernest et Célestine à la plus fine équipe qui soit. Au scénario, l'écrivain Daniel Pennac se prête à l'exercice avec d'autant plus de bonheur qu'il a été de longues années durant le correspondant fidèle de Gabrielle Vincent.
A la réalisation, le prodige Benjamin Renner, remarqué en festivals pour son court-métrage de fin d'étude, La Queue de la souris, .. Cela dit, même aprè géré une équipe de quarante personnes pendant quatre ans, j'ai encore la sensation d'en être au tout début, et c'est tant mieux !......Il est épaulé par les "Pic Pic", Stéphane Aubier et Vincent Patar, auteurs acclamés de Panique au village, qui avait fait sensation à Cannes en 2009.
A la musique, Vincent Courtois, violoncelliste classique amoureux fou de jazz. Aux voix enfin, deux enfants de la balle : les comédiens Lambert Wilson et Pauline Brunner.
On le comprend vite : l'entreprise n'est adaptation que dans le plus beau sens du terme. Elle réunit autour du monde de Gabrielle Vincent une nuée de créatifs en éveil, qui ont su trouver entre fidélité attentive et touche personnelle l'équilibre idéal, sans jamais perdre de vue la simplicité ludique de l'exercice. "Nous étions tous comme des gosses qui s'amusent à crayonner à partir du dessin de quelqu'un qu'ils admirent. Il ne s'agit pas de reproduire la même chose,....
Daniel Pennac tempère la douceur originelle de touches sombres, peignant d'une tendresse un peu amère les démêlés d'Ernest avec les gendarmes, qui le connaissent comme un ami et l'arrêtent chaque fois, et ceux de Célestine avec la famille ours bourgeoise, vouée au culte de l'argent et du confort, dont l'ourson vient de perdre ses dents de lait.
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