Renoir, un film de Gilles Bourdos (18 janvier 2013)
Nous sommes en 1915. Le peintre Auguste Renoir est au crépuscule de sa vie. Il est veuf et ses fils sont absents par suite de la guerre. A cette époque, le peintre souffre de polyarthrite qui lui déforme les doigts, ce qui nécessite des soins constants afin qu’il puisse continuer de peindre. Résidant à Cagnes sur Mer, il fait la connaissance de la jeune Andrée Heuschling, modèle de son état qui est jouée ici par Christa Théret. Elle devient son modèle exclusif, tant sa beauté sensuelle est éblouissante de lumière. Renoir saura traduire l’apothéose de la chair, fixée à jamais par divers tableaux reprenant le thème des baigneuses.
C’est alors qu’un de ses fils rentre blessé du front. Peu à peu, une idylle orageuse se nouera entre le modèle et Jean Renoir (Vincent Rottiers), tandis qu’ Auguste Renoir saura s’éloigner lui-même avec délicatesse de la complicité qui le rapprochait de sa muse…
Dans ce film, c’est la somptuosité esthétique qui prédomine et si l’on peut regretter le rythme lent et par trop sophistiqué, la splendeur des images, toutes inspirées de l’atmosphère picturale de Renoir, fait oublier la vision par trop académique et compassée de l’ensemble.
Michel Bouquet dans le personnage du peintre y apporte toute sa subtilité accomplie, rendant crédible la complexité du personnage. Il est Renoir. Il le ressuscite à tout jamais, le parant d’une intériorité faite de retenue maîtrisée, de distance, qualité propre à tout interprète expérimenté.
Christa Théret est crédible par sa plastique parfaite et sa beauté naturelle. Quant à Vincent Rottiers, endossant le rôle de Jean Renoir futur cinéaste, il est convaincant par sa réelle sensibilité de jeu et par sa réserve naturelle. Un film éblouissant de lumière où l’Impressionnisme des images culmine.
R. Rillot
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