« Les raisins de la colère » de John Ford au ciné-club Pernety 6 février, 20h (06 février 2013)
Le cinéclub du Conseil de Quartier Pernety présente « Les raisins de la colère »de John Ford (The grapes of wrath)mercredi 6 février à 20h à l'Entrepôt, 7 rue Francis de Pressensé,
Avec : Henry Fonda (Tom Joad), Jane Darwell (la mère), John Carradine (le Pasteur). 2h09.
Un jeune homme rentre à la ferme familiale en Oklahoma, après avoir purgé une peine de quatre ans de prison pour homicide involontaire. La Grande Dépression sévit ainsi qu'une longue période de sécheresse. Ruinée à la fois par la pression des banquiers et les mauvaises conditions climatiques, sa famille est chassée de son exploitation comme beaucoup d'autres familles de fermiers. Ensemble, ils partent à travers le pays dans l’espoir de trouver, un jour, du travail en Californie. C’est le début d’un périple éprouvant, de camps de réfugiés en bidonvilles de fortunes, dans une Amérique en proie à la misère et à l’oppression...
Un film splendide avec un thème passionnant : l'exode d'une famille qui perd ainsi ses racines et ses traditions... le style lyrique avec une magnifique image montrant les campagnes desséchées, les nuages de poussière...les intérieurs des baraques misérables et aussi les gros plans sur les visages poignants sculptés par des clairs-obscurs.
L'interprétation est très émouvante, avec Henri Fonda , vraiment remarquable!
Venez nombreux à l'Entrepôt, 7 rue Francis de Pressensé, 75014 Paris .Entrée 4€50 pour le film et le débat.
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Voici des extraits de critiques pour compléter la présentation de cette oeuvre magistrale.
A Peter Bogdanovitch qui lui demandait ce qui l'avait attiré dans les raisins de la colère Ford répondait avec la plus grande simplicité :
"Je l'ai aimé, c'est tout. J'avais lu le livre - c'était une bonne histoire- et Darryl Zanuck en possédait un bon scénario. L'ensemble m'attirait - il s'agissait de gens simples- et l'histoire rassemblait à ce qui s'était passé en Irlande, lorsque l'on a chassé les gens de leurs terres et qu'on les a laissés errer sur les routes jusqu'à ce qu'ils meurent. J'aimais l'idée de cette famille partant et tentant de trouver son chemin dans le monde".
Ce parcours s'accompagne d'une volonté plastique constante. L'expressionnisme se manifeste aussi bien dans la disposition des personnages, par groupes figés dans le cadre, que dans les éclairages, à la bougie ou par les phares des voitures.
Ford met bien ici en scène une véritable opposition entre deux mondes. Les raisins de la colère oppose une population de pauvres errant d'un bidonville à l'autre, la spéculation des entreprises et des banques ayant jeté sur les routes des fermiers désormais sans terre. C'est d'ailleurs en étreignant pour la dernière fois sa terre, cette terre qui fut la sienne, que meurt le vieux grand-père Joad.
Un monde disparaît, celui de la famille unie et des traditions séculaires (scène du vieux camion dans lequel monte toute la famille et que quitteront successivement le grand-père, la grand-mère, le gendre puis le fils aîné). Un autre monde peut-être va naître, enfanté dans le désarroi, le doute, la souffrance. Tom Joad qui part à la fin est à la fois le messager et l'artisan de ce nouveau monde en devenir.
Les raisins de la colère allie un incontestable engagement social avec une parabole sur le motif biblique de la Terre Promise.
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