Ferdinand Brunot, linguiste et maire du 14ème (I) (20 mai 2013)
Historien de la langue française
Ferdinand Brunot est né le 6 novembre 1860 à Saint Dié. Brillant élève des Frères de la Doctrine chrétienne, il devint jeune agrégé de grammaire et enseigna une année au lycée de Bar-le-Duc (1882-1883). Il resta toute sa vie un vosgien et aimait toujours à évoquer ses souvenirs de jeunesse et à parler de sa ville natale. De son origine, il avait le goût du réel et l’horreur de l’idéologie. Chargé de cours à la faculté des Lettres de Lyon à 23 ans, il eut l’occasion de mettre ses qualités à l’épreuve. Sous prétexte de littérature, il était souvent de mode d’aligner des périodes où l’élégance impeccable de la forme n’arrivait pas toujours à dissimuler le vide de la pensée…
L’histoire de la langue française n’était généralement un prétexte qu’à des exercices de rhétorique. La grammaire était un vain recueil de règles, non fondées sur l’usage, mais justifiées par une prétendue logique, reflet du caprice de quelques grammairiens. Ferdinand Brunot entra en guerre contre ces fantômes. Il soutint qu’un texte s’explique et qu’il est vain d’admirer ce que l’on ne comprend pas : il ne laissait dans l’ombre aucun détail, aucune intention du prosateur ou du poète.
Cet agrégé de grammaire a formé d’innombrables professeurs de lettres. Parmi les poètes, il mettait Victor Hugo au premier rang. Ferdinand Brunot a formé cinquante générations d’étudiants à l’étude scrupuleuse des textes, à l’examen minutieux des faits de langue.
Ferdinand Brunot était combatif et n’hésitait pas à s’adresser au grand public. Il lutta pour la réforme de l’orthographe. Il réussit à faire unifier la nomenclature grammaticale qui avait été enrichie abusivement par la fantaisie des grammairiens et que ni maîtres ni élèves ne pouvaient plus s’y reconnaître.
En 1932, il se décida à publier ses « Observations sur la grammaire de l’Académie », celle-ci ayant soulevé parmi les cercles de l’étranger un véritable scandale. Ferdinand Brunot fut par son ascendance lorraine une puissance de travail formidable.
Ainsi il écrivit neuf tomes de « L’Histoire de la langue française ». Quinze volumes de l’Histoire de la langue ont paru entre 1905 et 1937. Il faut y joindre une Grammaire historique de la langue française, une thèse principale sur La Doctrine de Malherbe (1891) et La Pensée et la langue (1922), pour ne conserver que les ouvrages essentiels.
Ferdinand Brunot a enseigné à la Sorbonne pendant 43 ans et a participé à d’innombrables conférences faites à l’étranger. ( à suivre).
- Documentation extraite du n° 37 de la Revue d’histoire de la SHA du 14ème.
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