La carte postale, un conte pour l'été (05 août 2013)

      Vincent se plaisait bien à la colonie de vacances. Celle-ci était en bord de mer et il y avait là de nombreuses occupations pour tous les enfants. L’après-midi du mercredi était réservée au courrier destiné aux parents.

      Ce jour-là donc, Vincent avait choisi une belle carte postale pour son papa et sa maman. Celle-ci représentait un bel oiseau blanc survolant l’océan : il s’agissait d’un Fou de Bassan, ô combien majestueux, à l’allure si fine, si aérienne qu’il semblait signer de ses plumes blanches, les pages infinies du ciel et de la mer, réunies en une seule voile immense ondulant sous le vent.

      Lorsque Vincent posa la carte postale sur la petite table et qu’il commença à écrire, il ressentit une étrange émotion. La carte semblait perdre peu à peu ses dimensions normales et s’étirer en longueur et en largeur de façon continue dans un mouvement imperceptible mais bien réel.

       Vincent prit peur, mais avant qu’il ne pût appeler à l’aide, demander à ce qu’on le délivrât de ce sortilège inexplicable, la carte postale, devenue gigantesque, l’enveloppa.

       Vincent était cerné par un espace nouveau, inconnu. Soudain, il ressentit le souffle puissant de la mer l’envelopper… il volait… volait, toujours plus haut, plus loin, en compagnie de l’oiseau blanc.

      L’enfant avait disparu. Des recherches furent entreprises et l’on retrouva des semaines plus tard l’enfant assis au sommet d’une île appelée l’Ile aux Oiseaux, où nichaient des milliers d’entre eux. Vincent  était là, heureux en compagnie d’un Fou de Bassan…. et ne comprit pas que l’on prît tant de soin à le rechercher.

R.Rillot

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