Une rue orpheline (29 octobre 2013)

L’arrondissement du 14ème peut être considéré à bien des égards comme étant mystérieux. Il ne s’agit pas cependant de débusquer les ruines hypothétiques d’un château médiéval qui serait enfoui sous le macadam de l’avenue d’Orléans, (pardon… du Général Leclerc), ni de ressusciter de quelconques traces d’ un moulin qui fut jadis vert, à moins que le Vert Galant ne fut passé en ce lieu pour y courir le jupon… Ni même de voir des souris se faufiler au sommet d’un mont bien modeste qui leur serait apparu comme une montagne à gravir, sans omettre les sombres souterrains où s’entassent du côté de l’Enfer, depuis plus de deux siècles, les dépouilles oubliées de six millions de Parisiens…

Non, il ne s’agit pas de cela. Il s’agit tout simplement d’une rue, oui d’une rue, comme il y en a des milliers à Paris, qui a la particularité de ne posséder qu’un seul numéro : le numéro 2. Une rue qui n’a qu’un seul numéro sur son parcours, ça ne fait pas sérieux. Oui, j’en conviens. Mais que voulez vous, nous ne sommes pas sur les Champs Elysées ni sur le boulevard Haussmann.

En vérité, il s’agit de la rue Saillard qui, partant de la rue Charles-Divry aboutit à la rue Brézin en longeant l’aile gauche de la mairie, la place du marché et les squares Ferdinand Brunot et de l’aspirant Dunand. Seul, le n° 2 abrite l’entrée d’une salle de réunions logée dans la mairie même.

Le mystère est ainsi résolu. Une rue sans habitants mais qui n’empêchera pas le flâneur d’imaginer une éventuelle rencontre avec un fantôme qui aurait perdu la clé de son logis…

R. Rillot

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