Un jardin lilliputien (06 novembre 2013)

Tout Parisien est avide de verdure, on s’en douterait. Il va jusqu’à cultiver sur son balcon une certaine idée de la nature et de ce que serait sa ville si chacun proposait aux passants une multitude de corbeilles fleuries. Tulipes, géraniums, gypsophiles, ombellifères seraient les bienvenues. Ne parlons pas des pissenlits, de l’hélianthème, des millepertuis et des renoncules… mais je rêve !

Je vous parlerai d’un jardinet libre de toute clôture, et cela en plein Paris, à la jonction de la rue Bezout et de la rue de la Tombe Issoire. Ce jardin a pour nom le jardin d’Isoré !

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On connaît la légende colportée par une chanson de gestes du 12ème siècle : le géant Isoré détroussait les Parisiens. Le chevalier Guillaume fut chargé par le roi de mettre fin à ces méfaits. Le combat s’engagea. Le géant mourut. On dit que sa tombe se trouverait sur le tracé de la rue dite de la Tombe Issoire, ancienne voie romaine de Lutèce à Aurélianum (devenue Orléans). Signalons que il y a quelques années, se situait au carrefour Alésia et de la rue Sarrette un restaurant dénommé « le Moniage Guillaume… ».

Mais revenons à ce jardin qui est digne du royaume des Lilliputs. On peut même y jouer aux dames et aux échecs, une table ayant été placée en son centre à cet effet. La surface de ce jardinet ? Celui d’un studio en plein air, peut- être trente mètres carrés, à peine plus.

Je vous laisse rêver à ce lieu, oasis bénie pour les moineaux ; au centre, un arbuste leur témoigne un accueil sympathique. A proximité, deux bancs attendent les amoureux ou la fatigue de nos anciens.

Ma promenade se termine ici sur cet espace « vert », parti à la reconquête d’un Paris minéral, bétonné, asphalté. Chaque Parisien a l’espoir de voir redonner vie à de telles mosaïques de verdure comme celle-ci : un petit morceau de nature fragile, mais fier de montrer sa fièvre à vouloir ressusciter. 

R. Rillot 

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