Une étoile dans la nuit (22 décembre 2013)
Un conte de Noël
La nuit est froide, les arbres enguirlandés de givre brillent de cristaux, scintillant à la lumière des réverbères, disposés çà et là comme des balises sur l’océan des champs et des bois.
Le village est assoupi. Comme une lente rivière, le silence caresse les toits et les murs de ses doigts engourdis. Dans la maison de Martin, papa et maman préparent le repas de Noël. On entend seulement les rires des enfants qui déjà sont excités et tournent autour du sapin, en essayant de deviner à qui sont destinées ces boîtes multicolores qui présagent de la distribution des cadeaux tant attendus. Au pied du sapin, il y a aussi une crèche où Marie et Joseph protègent de leurs regards attentifs un petit enfant étendu sur de la paille. Il y a aussi un âne et un bœuf silencieux.
Martin lui aussi attend. Il rêve comme à son habitude et se demande quel peut être le mystère de cette nuit si particulière, pour que la famille se réunisse autour d’une crèche, d’un arbre et fêter ainsi la naissance d’un petit enfant…
Rêveur, Martin s’approche de la fenêtre. La nuit est claire. Lentement son regard se porte vers le ciel. La haut, tout est prêt pour que cette nuit soit une fête, car rien n’y manque. Les étoiles se sont toutes vêtues de mille diamants !
Martin soudain tend l’oreille. Il voit une étoile dont l’éclat est particulier et qui avec lenteur se détache de la voûte céleste, glisse au dessus des arbres, puis s’arrête à la verticale du petit bois tout proche.
Martin croit entendre… oui, il entend une musique venue « d’ailleurs », une musique séraphique portée par les anges et dont la mélodie le bouleverse d’une émotion si particulière qu’il ne peut en déceler l’origine. Non, il ne connaît pas cette musique car elle n’est pas de ce monde…
Martin reste alors quelques instants immobile, figé dans une sorte d’hypnose. Il est devenu lui-même « musique », celle délivrée par une étoile qui, attirée par le rêve exceptionnel d’une nuit d’innocence et d’amour, s’est rapprochée si près de la Terre qu’elle en offre à un petit garçon, le mystère renouvelé et éternel d’une naissance divine.
- A table, les enfants ! le repas est prêt, crie maman !
Martin et les enfants obéissent. Cette nuit-là, il y eut sur les toits du village des rêves d’étoiles et de lumières qui traversèrent l’âme innocente, émerveillée des enfants. Ces rêves voyagèrent longtemps entre ciel et terre, et cela jusqu’aux premières lueurs de l’aube nouvelle.
R. Rillot
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