Dernières représentations "Saint Jean de Dieu aventurier de la charité" (06 février 2014)
Une heure et quart de spectacle présentant la vie de Jean de Dieu - 1495-1550 - saint patron des malades et des soignants. Jeudi 6 et vendredi 7 février à 20h30 à l’Espace Bernanos 4, rue du Havre, 75009 Paris
Pierre Grandry raconte l’histoire rocambolesque de Jean de Dieu, un saint portugais qui vécut en Espagne au XVIe siècle. L’acteur est accompagné de Raphaël Maillet, violoniste, et Mickaël Bideault, accordéoniste, pour emporter la salle sur les routes de cet homme, tour à tour vagabond, berger, palefrenier, soldat, libraire…
Atteint de crise psychique, saint Jean de Dieu fut d’abord interné, avant de fonder lui-même un hôpital pour se consacrer aux malades et les « soigner avec amour ». « Jean de Dieu a inventé le Samu social et l’hôpital moderne, avec un lit par malade et le respect de la dignité de toute personne », résume Pierre Grandry.
Pour qu’une vie vaille le coup d’être racontée, il faut qu’elle ait quelque chose à nous révéler, à nous dire aujourd’hui, non pas par les extravagances qui la traversent, mais par la quête de sens qui l’anime, par les fruits qu’elle porte !
La vie de Jean (1495/1550) n’échappe pas à cette règle. D’excès en outrances, d’aventure en aventure à force de dépasser constamment la mesure, et partant de rien, mais plus encore : de rien de rien il parvient à réaliser son œuvre : créer un hôpital ou l’on s’occupe des malades avec amour. A écouter cette histoire on pourrait penser baigner dans la fiction… mais voilà 600 ans que cela dure nous sommes bel et bien dans l’engagement au service de l’Homme au nom de l’Évangile.
Marc Prophète
Extraits du texte: cliquer sur Lire la suite
« …On peut dire qu’entre Jean et Jésus y’a des parallèles. Ils sont tous les deux dans la démesure, d’ailleurs entre nous pour qu’une vie vaille la peine d’être vécue, il faut un peu de démesure non ?
Il n’y a que ceux qui sont un peu fêlé qui laissent passer la lumière, quand tout est calculé, aseptisé : ca ne passe plus.
Et plus Jean se donne aux autres, plus on le prend pour un dingue. Entre eux les gens disent: « vous m’ ferez pas croire : passer sa journée à se crever la santé pour les autres : des profiteurs, des fainéants, des traine-savates, des bons à rien. Et puis attendez vous ne connaissez pas la dernière, on l’a vu trainer avec des femmes publiques……«
Cette fois-ci : faut y’aller, Dieu l’a interpellé. Y’a pas à calculer, à se demander s’il va le faire, comment il va le faire….s’il va y’arriver. Non ! Jean est en « état d’urgence »
La foi c’est l’espérance qu’un autre monde est possible si seulement on le met en route. Et la misère humaine qu’il a côtoyé, qu’il a touché du doigt en touchant le fond, cette misère là, il va désormais mettre toute son énergie à la combattre il va donner, se donner, tout donner. Non mais attention, entendons nous bien, il ne va pas donner comme moi je donne ! Il ne va pas donner en échange d’un reçu permettant de soustraire le don à sa déclaration d’impôt. Cela c’est bien, c’est très bien, mais finalement c’est peu, c’est très peu, « je fais ce que je peux,….. »
Jean prend crédit sur crédit, sans le savoir il devient déjà un adepte du revolving, seulement il emprunte pas pour lui et s’il emprunte à son nom, il emprunte en réalité au nom de Dieu !
Il est sûr que son projet entre dans les desseins de Dieu pour notre humanité qu’il faut l’entreprendre même si au départ on ne sait pas comment on parviendra à boucler le budget parce que la Providence c’est pas attendre les bras ballants que tout vous tombe du ciel !
Non ! Surtout pas ! La Providence c’est prendre des décisions, c’est se décarcasser après avoir laissé murir en soi les projets de Dieu…. C’est pas simple, c’est pas évident, ca demande un sacré boulot dans sa tête !...pour finir par l’investissement de tout son être : voilà bien l’explication de cette expression : se donner à corps perdu
Donc, un spectacle émouvant, et une vie à (re)découvrir d’urgence !
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