Le théâtre de la Gaîté Montparnasse (13 mars 2014)
Cette salle fondée en 1868 par un certain Jamin fut, à la fin du Second Empire, l’un des premiers cafés-concerts. Le théâtre ouvrait ses portes à 7 heures du soir. Le prix des places était de 0,40 à 0,75 franc. On y dînait pour 1,50 à 2 francs. Plus tard, le public n’eut plus droit qu’au spectacle, en se désaltérant d’un bock ou d’un café.
La dynastie des Dorfeuil reprit la suite de Jamin jusqu’en 1923. La formule avait naturellement évolué : on jouait « des revues, des sketches, des spectacles gais, précédés d’un tour de concert chantant ». Le fantaisiste Dranem y débuta le 1er avril 1894. Le chanteur Maillol passait en seconde vedette, ainsi que Max Dearly. Le plus populaire des artistes fut le chanteur sentimental Fragson. Colette, divorcée de Willy, y présenta un numéro de « poses plastique », qui fut un scandale. Il faut par ailleurs nommer les artistes qui furent à l’affiche : Dréan, Dorville et Georgius, dont l’immense popularité dura jusqu’à la seconde guerre mondiale. Il faut citer également la renommée du chanteur et comédien Montéhus, qui avec son répertoire misérabiliste et souvent anti-militariste, déclenchait l’enthousiasme d’un public venu de Plaisance et du Petit-Montrouge. Il faut citer un spectateur très assidu aux soirées de Montéhus, un certain Vladimir Illitch Oulianov, plus connu sous le nom de Lénine.
On vit également l’humoriste Gabriel de Lautrec, le poète François Coppée, Liane de Pougy, accompagnée de Jean Lorrain. On y voyait également le comte Boni de Castellane.
Après la seconde guerre mondiale, Agnès Capri mit au répertoire Alphonse Allais, Audiberti et Jacques Prévert. Cette salle de théâtre a failli disparaître sous la pioche des démolisseurs mais aujourd’hui, elle continue sa brillante carrière.
NDLR : documentation extraite de la revue d’histoire de la SHA du 14ème.
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