Du jeudi saint au jour de Pâques : le triduum pascal (17 avril 2014)

le-Triduum-pascal_.jpgLe mot "triduum" vient du latin (tres, "trois", et dies, "jour")C’est  un "espace de trois jours" qui commence le Jeudi saintet se termine le jour de Pâques en passant par le vendredi saint. Ces trois jours constituent le centre de gravité de toute l'année liturgique. Successivement, les chrétiens commémorent le dernier repas du Christ avec ses disciples, son arrestation, sa crucifixion et sa mise au tombeau, puis sa résurrection d'entre les morts.

C’est dans un seul et même mouvement que L’Église célèbre la passion, la mort et la résurrection du Christ. Elle manifeste ainsi le lien essentiel entre la manière dont le Christ vit et meurt, "donnant sa vie pour ses amis" (Jean 15, 12), et sa résurrection d'entre les morts. Celle-ci manifeste que l'existence du Christ, telle qu'elle a été vécue jusque sur la croix, est accueillie et sauvée par Dieu.

Dans la soirée du jeudi avant Pâques, les catholiques célèbrent la Cène, l'ultime repas du Christ avec ses disciples, où il leur annonce le don qu'il va faire de sa vie, librement et par amour. Fidèle à la mémoire du Christ, l'Église procède, le soir du Jeudi saint, au rite du lavement des pieds et célèbre solennellement l'Eucharistie. À la fin de la messe, les fidèles poursuivent leur prière par l’adoration, en accompagnant le Christ dans la nuit de son arrestation au Jardin des oliviers.

Mort et ressuscité

Le Vendredi saint les catholiques célèbrent ce que les théologiens appellent la "kénose" de Dieu, c’est-à-dire son abaissement, qui va jusqu'à la croix pour rejoindre les hommes. Dans ce geste radical d'humilité, qui renverse la vision païenne d'un dieu dominateur, les chrétiens reçoivent la révélation d'un Dieu qui n'est qu'amour. Au cours de la journée du vendredi saint, les chrétiens accompagnent le Christ en sa Passion, relisant ensemble le récit de son arrestation et de sa mise à mort.

Au cours de l'office, la liturgie prévoit un geste de vénération de la croix.Saint Bernard_Christ de l'autel.jpg

La journée du Samedi saint est la seule de l'année liturgique qui ne comprend aucun office collectif, hormis la liturgie des heures (prière du bréviaire). Aucun sacrement n'est célébré. En fait, c'est un jour de silence et de recueillement, un jour d'attente.  À Pâques - aussi bien lors de la liturgie nocturne du Samedi saint qu'au dimanche de Pâques -, l'Église célèbre la résurrection de Jésus, son "passage" de la mort à la vie.

Selon la foi chrétienne, Dieu n'a pas laissé son Fils crucifié aux mains de la mort. "Dieu a ressuscité", "Dieu a glorifié", "Dieu a relevé" de la mort  celui qui a donné sa vie par amour pour son Père et pour les hommes. Pour les chrétiens, cette victoire sur la mort concerne toute l'humanité. "Nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera nous aussi avec Jésus", écrit Paul aux Corinthiens (2 Corinthiens 4, 14). Cette annonce d'une vie surabondante, plus forte que la mort, est le salut, la "bonne nouvelle" fêtée à Pâques.

Extrait du site Croire.com 1)(illustration le lavement des pieds)

Photo 2 Christ de la Chapelle Saint Bernard de Montparnasse

Le Christ de Pierre de Grauw
suspendu au mur derrière l'autel, n'est pas un Christ en croix, mais un Christ devenu croix.
Comme le dit Saint Pierre dans sa première épître, (I Pierre 2,24) " il est celui qui, dans son propre corps, à porté nos péchés sur le bois… ". Il semble dormir paisiblement, il ne souffre plus, mais il n'est pas encore dans la gloire de sa résurrection. Il est l'image de la communauté que nous sommes, communauté "du Samedi Saint", suspendue, en attente de la pleine manifestation de sa gloire, objet de notre espérance.

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