"Danton" film de Wajda au Cinéquartier Mouton-Duvernet mardi 14 octobre 20h30 (12 octobre 2014)

Danton_photo_1-.jpgLe Conseil de quartier Mouton- Duvernet a le plaisir de vous convier au cinéma Chaplin Denfert (24, Place Denfert Rochereau) le mardi 14 octobre, 20h30, à la séance du Cinéquartier pour voir "Danton" d'Andrzej Wajda : un très beau film tout à la fois historique et politique.

Cette séance est ouverte à tous, le tarif d'entrée est 4€ pour le film et le débat.

Danton 

Film d’Andrzej Wajda (France/Pologne/Allemagne, 1982). Scénario : Jean-Claude Carrière, Jacek Gasiorowski. Musique : Jean Prodromidès. 135 mn. Avec Gérard Depardieu, Wojciech Pszoniak, Patrice Chéreau, Roland Blanche, Jacques Villeret -Prix Louis-Delluc 1982 (Andrzej Wajda)- César du meilleur réalisateur 1983- BAFTA Awards (Best Foreign Language Film)

 Synopsis : "Inquiet de la nouvelle orientation imprimée à la révolution en 1793, Danton quitte sa retraite et regagne Paris. Il dénonce la "Terreur" qui règne sur la capitale et affronte son ancien compagnon de lutte, Robespierre."

Voici une analyse du film  extraite du site "A voir, A lire" :

"D’une puissance d’évocation extraordinaire, ce grand film politique s’inscrit parmi les meilleurs de son auteur. Un chef d’oeuvre, tout simplement. 

"Alors que la contestation du régime communiste polonais est de plus en plus vive au début des années 80 par l’intermédiaire du syndicat Solidarnosc dirigé par Lech Walesa, le pouvoir en place se radicalise sous le gouvernement du général Jaruzelski qui déclare le loi martiale en janvier 1982. Walesa est arrêté et le syndicat est interdit en même temps que toute possibilité de grêve. Andrzej Wajda, cinéaste engagé auprès de la lutte pour le libéralisation du régime, préfère alors saisir l’opportunité de travailler en France et décide d’adapter avec Jean-Claude Carrière la pièce de théâtre de Stanislawa Przybyszewska (L’affaire Danton de 1929) qui conte l’affrontement idéologique entre Danton et Robespierre durant les heures sombres de la Terreur en 1794. Le film se fait certes l’écho de cette lutte historique, mais il n’est guère difficile de voir à travers cette évocation une critique déguisée de la terrible situation polonaise.

Ainsi, Danton est une représentation du destin de Walesa, tandis que la dérive de Robespierre vers le despotisme permet à l’auteur de faire le portrait de Jaruzelski. Cette dimension politique a d’ailleurs provoqué à l’époque de vives polémiques à la sortie du film. Pourtant, aujourd’hui, ces luttes idéologiques paraissent bien stériles à côté de la puissance du métrage du maître polonais.

Au-delà du simple biopic ou de la reconstitution historique appliquée, le Danton de Wajda Danton_photo_2.jpgest avant tout un remarquable film politique. Ne cherchant aucunement à rendre son métrage accessible ou pédagogique, Wajda se concentre sur une période très courte de la vie de Danton (les dernières semaines avant son exécution). Il n’entre guère dans une explication du contexte de l’époque et préfère éliminer le monde extérieur de son champ de vision pour mieux approfondir l’opposition politique naissante entre deux anciens compagnons de route. Tous deux Montagnards, Danton et Robespierre sont pour l’égalité entre les citoyens, mais le premier demande à respecter les libertés fondamentales là où le second est prêt à instituer une dictature pour parvenir à ses fins. Dès lors, le film se penche à la manière de Machiavel sur le concept de pouvoir et sur les dérives qu’entraînent un trop grand idéalisme, notamment lorsqu’il doit se confronter aux réalités du terrain.

Abstrait jusque dans sa représentation très elliptique de la période révolutionnaire, Danton cherche à traquer la source du bien commun, ainsi que la naissance progressive du totalitarisme. Bien au-delà de la seule période évoquée, Wajda nous parle ici de démocratie et de dictature, quelle qu’elle soit. Pour cela, il s’appuie sur des acteurs habités par la fièvre révolutionnaire de leurs personnages : Gérard Depardieu apporte fougue et vitalité au bon vivant Danton, tandis que Wojciech Pszoniak incarne toute la rigueur et la rigidité de Robespierre à merveille. Sublimé par une superbe mise en scène (quelques beaux travellings latéraux font penser au cinéma de Wojciech Has), des éclairages contrastés d’Igor Luther et une musique effrayante de Jean Prodromidès qui s’inspire clairement des expérimentations sonores de György Ligeti, Danton (1982) est sans conteste un chef d’oeuvre, malheureusement mal aimé au moment de sa sortie. Wajda a toutefois obtenu le César du meilleur réalisateur en 1983 et le Prix Louis-Delluc. Quelques honneurs amplement mérités."

 Extrait du site A voir A lire   http://www.avoir-alire.com/danton-la-critique

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