Les moulins de Montsouris et les carrières (11 mars 2015)

Pourquoi ce lieu dit de « Montsouris » ? Ce lieu, situé sur la colline la plus élevée de la rive gauche de Paris (78 mètres), était nommé jadis tantôt Moque-Souris, tantôt Mont-Souris et tantôt Mange-Souris. Naguère, le commandeur de l’Ordre de Malte avait une maison située rue de la Tombe Issoire, dans le hameau dit autrefois Mange-Souris. Ce hameau était composé de moulins à vent, de guinguettes et de deux ou trois maisons bourgeoises. Ce vocable de Moque-Souris semble expliquer celui de Mont-Souris. On le rencontre fréquemment en des lieux où se trouvent des moulins abandonnés qui paraissent « se moquer des souris », désireuses d’y trouver leur subsistance.

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Moulins à vent jumeaux de J.B. Corot (cliquer sur l'image pour agrandir)

Une chose est certaine : sur cette butte de Montsouris se trouvaient jadis de nombreux moulins à vent. On en comptait au moins huit, voisinant l’avenue René Coty. L’un d’eux se trouvait à l’angle obtus que forment les rues de la Tombe Issoire et du Père Corentin. Il y avait dans ce moulin un cabaret tenu par la Mère Blézimart, rendez-vous des duellistes…

Un autre moulin, dit de la Marjolaine, se trouvait à peu de distance du précédent. Un troisième le moulin du Bel Air se situait à l’angle de la rue de la Tombe Issoire et du boulevard Jourdan. Un cabaret y attenant, attirait les ouvriers des carrières voisines.

Quant aux carrières, dès le Moyen Age, elles étaient célèbres et fournirent la plupart des pierres de nombreux monuments parisiens (ex : l’église Saint Séverin).

Aux 15ème et 16ème siècles, voleurs et coupe-jarrets infestaient Arcueil, Gentilly, Montrouge en se cantonnant dans les ruines du château de Bicêtre. Sous François 1er, après la bataille de Pavie (1525), les débris des armées d’Italie s’établirent dans les vastes carrières de Montrouge et de Montsouris. Aujourd’hui, elles sont devenues les Catacombes. Il faut préciser que le territoire contenu entre l’avenue Reille, la rue Beaunier, le boulevard Jourdan et la rue de la Tombe Issoire était appelé Les Hautes Bornes, lieu-dit du terroir de Montrouge, et bien connu avant le passage des légions romaines. C’était des Pierres Levées. Il s’agissait  de menhirs néolithiques situés au point où le plateau du sud commençe à s’incliner vers la Seine, découvrant un panorama immense vers le nord. En ces lieux, le plateau est fait d’une pierre exceptionnelle enfouie sous quelques mètres d’une terre végétale au grain rouge, qui donna naissance au nom de Montrouge. Le plateau sera très tôt défriché et laissera la place à d’énormes excavations d’où l’on extraira la pierre calcaire pendant de nombreux siècles. Peu à peu, ces lieux prendront le surnom de Plateau de Misère. Rue saint-Yves, l’ancien cadastre portait le nom de « terrain de misère ». (à suivre).

- Documentation extraite des numéros 23 et 24 de la S H A du 14e.

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