Deux films à voir (29 février 2016)

  Chocolat

Chocolat Photo James Thiérrée et Omar Sy 2.jpgUn film de Roschdy Zem  Le parcours du clown Chocolat, alias Rafael Padilla, avait été relaté en 2012 dans le livre de Gérard Noiriel intitulé : « Chocolat, clown nègre ». C’est Omar Sy qui incarne Chocolat. Il réalise la performance d’animer son personnage avec vérité, sensibilité et la technique requise pour faire revivre une époque – nous sommes au tout début du 20ème siècle – où la présence dans un cirque d’un clown de race noire pouvait paraître déplacée, incongrue, presque provocatrice, compte tenu des préjugés inhérents à cette époque.


Mais Chocolat saura affirmer son talent jusqu’à interpréter plus tard au théâtre le personnage d’Otello. Le duo que forment James Thiérrée et Omar Sy fait merveille, car il montre dans un premier temps, la réussite totale du couple, puis, peu à peu, sa fragilité, à partir des divergences souvent brutales qui naissent au fil des représentations.

C’est un film attachant et révélateur de la société en ce début du 20ème siècle, où les relations humaines étaient encore soumises à la supériorité du maître sur son élève, et où la présence d’un homme de couleur au cirque et au théâtre, n’était pas admise comme allant de soi. La société n’admettait pas encore l’égalité de fait entre les hommes.
R. Rillot   

 Les   Innocentes

Innocentes=124964.jpgUn film de Anne Fontaine  Sans doute, les âmes sensibles ne manqueront pas de souffrir en voyant ce drame qui est loin d’être une fiction. Il relate le calvaire de nonnes polonaises, violées par les troupes russes à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs d’entre elles mettront au monde un enfant.

On assiste ici au désarroi, au cauchemar indicible de ces  jeunes femmes désemparées, certaines au bord de l’anéantissement moral et physique. Une femme, médecin française, ira à leur rencontre pour leur porter secours. En dépit des contraintes liées à la situation, elle leur apportera un réconfort soutenu par la charité, l’amour du prochain et ce don propre aux âmes sensibles, qu’est l’oubli de soi face à la douleur inexprimable de cette tragédie.

Ce film révèle une étonnante sensibilité, où la foi et l’amour illuminent le visage de ces femmes naufragées, qui espèrent encore, après avoir donné la vie, rester fidèles à leur engagement au service de Dieu.
R. Rillot

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