Bernard Sarrette, un directeur du Conservatoire de Musique (1796-1822) (06 juillet 2016)
L’ouverture d’une voie allant de la rue de la Tombe Issoire à l’avenue d’Orléans (Général Leclerc) fut commencée en mai 1863, son achèvement eut lieu en 1892. On la nomma rue Sarrette au mois d’avril 1890.Qui était Bernard Sarrette ? Raconter sa vie c’est faire l’historique du Conservatoire de Musique et de Déclamation. Il était né à Bordeaux en 1765, fut capitaine d’Etat Major en 1789 et fut chargé cette année-là, par le général Lafayette d’organiser la Musique de la Garde Nationale.
En novembre 1793, la Convention supprimait l’Ecole de musique militaire où professait Bernard Sarrette pour la remplacer par l’Institut National de Musique. L’ordre donné par Lafayette fut difficile à réaliser, puisqu’il s’agissait de faire exécuter et chanter les hymnes révolutionnaires aux quatorze armées de la République. Sarrette se débrouilla en faisant ouvrir des écoles de musique dans une quinzaine de villes de province. Ses cours furent à l’origine de nos conservatoires provinciaux.
Le 3 juin 1794, Sarrette recevait du Comité de Salut public un ordre pour faire apprendre l’hymne destiné à la Fête de l’Etre Suprême qui devait avoir lieu le 20 du même mois. Tous les professeurs membres de l’Institut musical se regroupèrent pour faire chanter dans les différents quartiers de Paris l’hymne nouveau. Paris fut transformé en une immense Ecole de musique où Adolphe Adam, Grétry, Cherubini, Méhul firent répéter la mélodie de Gossec. Le 20 Prairial, à la plus grande satisfaction de Robespierre, l’hymne fut exécuté par un chœur immense et formidable.
La Convention, par la loi du 16 Thermidor de l’An 3 remplaça (3 août 1795) l’Institut National par un Conservatoire de Musique et chargea Sarrette de son organisation puis de sa direction en 1797. L’inauguration du Conservatoire eut lieu le 17 octobre 1796 dans les locaux de la rue Bergère qui devaient être occupés 115 ans jusqu’à leur transfert rue de Madrid en 1911.Il faut souligner que le Chant du Départ que composa Méhul et dont Chénier avait écrit les paroles fut exécuté à l’Ecole de la Garde Nationale où professait Sarrette. Sarrette fut maintenu dans ses fonction sous l’Empire, mais la Restauration les lui enleva en 1822. Cherubini lui succéda à la tête du Conservatoire redevenu Ecole Royale de Musique. Le buste de Sarrette fut placé dans une des salles principales de l’Ecole, redevenue le Conservatoire en 1831. Le 13 avril 1858, eurent lieu ses obsèques où le Tout-Paris des Arts et des Lettres était présent. Il faut rappeler que Sarrette avait été l’initiateur de concerts et de représentations d’élèves et le père des Théâtres d’applications.
- Documentation extraite du N° 28 de la S.H.A du XIVe
Photo : Bernard Sarrette ( dessin réalisé par Isabey)
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