La tortue rouge de Michaël de Wit (08 juillet 2016)
Voici un film d’animation qui ne manquera pas d’étonner celles et ceux qui, amateurs de dessins animés, y verront là les ultimes techniques apportées à un film muet, où seules les images sont « parlantes ».
La magie du rêve en liberté agit sans doute à son niveau le plus absolu, car le scénario offre au spectateur un chapelet d’interrogations multiples quant au sens à donner à l’histoire.
Un naufragé aborde une île inconnue où il tente de survivre. Puis, après diverses tentatives de départ, survient l’échouage sur une plage, d’une tortue qui par une étrange mutation, deviendra une jeune femme bien vivante. Serait-elle la nouvelle Eve ? Revivons-nous là à notre insu, les premières heures de l’humanité et pour autant, sommes-nous dans le jardin d’Eden ressuscité ? A partir de là, le monde marin environnant nous suggère que l’origine de la vie sur terre est sans doute issue de la mer.
Nous pouvons alors continuer de rêver car l’enfant issu de ce couple étrange et mythique s’embarquera lui aussi pour retrouver ses vraies origines : l’océan infini de la vie.
En conclusion, la mort du naufragé offrira à la femme, la possibilité à travers une longue caresse portée sur le corps de l’époux, de reprendre à nouveau son ancienne nature de tortue qu’elle était, avant de venir s’échouer sur terre.
Le voyage de l’éternel retour aux origines peut alors recommencer… C’est un film où la poésie et le rêve se confondent pour éclairer les mythes se rapportant au fondement même de la naissance de la vie.
R. Rillot
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