L'aqueduc romain du IIIe siècle au service de Lutèce (08 juillet 2017)
C'est vers l'an 300, alors que Paris se développait sur le flanc de la Montagne Sainte Geneviève et sur l'axe de la voie d'Orléans, qu'un aqueduc fut construit pour desservir le Palais des Empereurs ainsi que les établissements publics de la Lutèce d'alors.
Sur la rive gauche de la Seine, il n'y avait pas de source, sinon à 13 kilomètres de la cité, aux environs de Rungis, mais il faut noter que la vallée de la Bièvre ajoutait une difficulté pour acheminer cette eau.
L'emplacement des thermes fut choisi en fonction de l'approvisionnement des eaux que l'on pouvait rassembler du côté de Rungis et de Wissous (65 mètres, 30 d'altitude). La tête de l'aqueduc était constitué par un bassin de 4 mètres de côté et de 1,70 mètre de haut. Ensuite, sur près de 16 kilomètres et avec une pente de 1,6 %, l'eau était acheminée dans un aqueduc souterrain de dimensions très modestes (50 cm x 50 cm). Ses qualités d'étanchéité étaient parfaites : le canal en maçonnerie était un ouvrage fait en béton de cailloux, recouvert de dalles de pierres, le tout enterré à faible profondeur, en suivant les courbes de niveaux, afin de conduire l'eau par gravité jusqu'aux thermes et ceci avec une pente régulière de 45 centimètres par kilomètre.
Il empruntait le flanc sud de la vallée, puis à Fresnes virait au nord. A Cachan, il absorbait quelques sources supplémentaires et franchissait la vallée de la Bièvre sur le fameux aqueduc de 330 mètres qui donnera son nom à Arcueil. Puis après avoir atteint Gentilly et la butte de Montsouris, il suivait le tracé de la rue saint Jacques. 1500 à 2000 mètres cubes d'eau parvenaient ainsi aux thermes de Lutèce.
Suite à un manque d'entretien consécutif aux invasions barbares, l'aqueduc finit par ne plus être capable d'apporter l'eau aux Parisiens. Son tracé s'effaça peu à peu des mémoires. En 1860, deux piles existaient encore mais disparurent par la suite.
Photo: débris de l'aqueduc gallo-romain de Lutèce , retrouvé au moment de l'aménagement de la ZAC Montsouris. regard de l'avenue Reille.
- Informations extraites du bulletin de l'Association de sauvegarde du Paris Historique.
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