Face à la maladie, le curé de Notre-Dame du Travail s'adresse à ses paroissiens (17 mai 2019)
Une grave allégresse
J’en ai reçu la confirmation juste après l’office de la Passion, Vendredi Saint. Je suis gravement malade. Cancer du pancréas. Je n’en ai pour le moment aucune manifestation extérieure, et les médecins y voient un élément positif : on le prend très tôt. C’est donc mieux que si c’était pire, comme disait une vieille amie. Ça veut quand même dire que les six mois qui viennent vont être un peu sportifs : chimio, chirurgie, et re-chimio. On sort l’artillerie lourde......…
On m’a demandé plusieurs fois quel était mon état d’esprit. Pour dire la vérité, je suis extrêmement paisible devant tout cela. Un peu intimidé tout de même devant la maladie et la douleur. Et le grand combat qui s’annonce. Je n’ai pas envie de fanfaronner. Mais j’ai donné carte blanche à l’Immaculée, en qui j’ai une totale confiance. Elle est là. Elle sait. Elle veille.
Si c'est le Seigneur qui m’invite à le rejoindre, alors je suis heureux. Je veux voir Dieu : je vis pour cela depuis si longtemps. Que rien ne me retienne. Mais je ne voudrais pas me rendre coupable d’un abandon de poste. Et si donc le Seigneur préfère que je continue à travailler un certain temps à sa vigne, je ne me déroberai pas.
Je lis et relis Saint Paul, qui dit mieux que moi ce que je voudrais dire : « Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage. Mais si, en vivant en ce monde, j’arrive à faire un travail utile, je ne sais plus comment choisir. Je me sens pris entre les deux : je désire partir pour être avec le Christ, car c’est bien préférable ; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. De cela, je suis convaincu » (Ph 1,21-24).
C’est donc promis, je ferai ce que demandent les médecins et serai un patient docile.
Et puis je sais déjà une chose : cette aventure va me rendre plus proche de Jésus et du monde des malades. Et ça, c’est bien. J’en éprouve même, j’ose le dire, une certaine joie. Une grave allégresse, sur laquelle j’ai tant prêché depuis trente ans. J’enseigne depuis des années l’abandon dans les bras de l’Immaculée. J'ai l’impression de me trouver enfin, et pour de bon, devant les travaux pratiques…......
J’ai demandé à recevoir le sacrement des malades. Et j’aimerais le recevoir en paroisse, comme en famille. Ce sera bon de prier tous ensemble. Je vous en communiquerai la date dès que possible..........
Et je quitterai en tout cas la paroisse dans l’été comme prévu.
Voilà. Quelle aventure ! J'ai prêché la semaine dernière chez les Bénédictines du monastère de Sainte-Marie-des-Anges sur le Cantique des Cantiques. J’en retiens une phrase, entre cent autres : « Son bras gauche est sous ma tête et sa droite m’étreint » (Ct 2,6)
Avec ce beau mois de mai qui commence, je m’en remets à la tendresse de l’Immaculée, en répétant sans cesse avec Elle : « Jésus, j’ai confiance en toi. » Plus que jamais, nous sommes en communion intense, au cœur de l’Église. « L’amour nous presse ! », comme dit Saint Paul (2 Co 5,14).
Je vous bénis tous avec grande et fidèle affection, et je vous embrasse itou.
Père François Potez, curé
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Commentaires
Père et frère François, depuis le "charbon" de St-Jodard, tu peux compter sur ma prière!
Vincent (croisé lors du "Congrès Mission" de Septembre 2018 à Paris.
Écrit par : guermonprez | 19 mai 2019
Quel beau texte, quelle belle confiance et quelle belle espérance. Je suis impressionnée !
Bon courage à vous pour les mois à venir, toutes mes prières vous accompagnent.
Écrit par : Marion | 21 mai 2019
Père,
Merci de votre franchise, de votre simplicité et de votre courage serein.
Je penserai à vous.
Je prierai pour vous.
Je méditerai pour vous.
Avec mes respectueuses salutations.
Nicole
Écrit par : Cortesi-Grou Nicole | 25 mai 2019
Très cher Père,
La mer vous connaissez bien!
Comme vous dites d'une certaine façon, une mer calme n'a jamais fait un bon marin!
Heureusement la tempête est bonne fille, elle laisse toujours une chance au marin!
Avec vous une chose est sûre, vous n'avez pas le mal de Mère:)
Que tout notre amour vous accompagne dans les moments de tempête!
Comme se lancent les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle avant de prendre la route, E ultreia! E ultreia...pour la grande aventure!
François (et Delphine)
Écrit par : Brillaxis François | 18 juin 2019
On s'est croisé à St Jodard . Je t'ai aperçu pour le grand départ du cher père de Monteynard Sursum corda ! Suaviter et fortiter ....Merci pour tout
Écrit par : Jean-Baptiste | 14 juillet 2019
Bonjour père.
Je récidive pour la 4e fois et je dis toujours j'ai confiance en Toi. Je demande à Marie de me soutenir comme elle l'a toujours fait pour son enfant Jésus. La douleur seule nous rend vulnérable. Mais Jésus est un maître de la douleur imitons-Le. J'ai assisté à qqes messes à Chapelle des bois où j'étais en vacances,dans le petit matin. Peu nombreux mais dans une telle foi ! Il sait le meilleur pour nous.
Écrit par : Rebec | 30 juillet 2019
Père, je ne suis pas paroissienne de N.D.du Travail mais vous ai découvert lors des dimanches de Carème avec Régis Burnet sur KTO Pour rien au monde je n'aurais manqué ces émissions; et je vous ai écouté avec d'autant plus d'attention que je n'ai pas une bonne image du prêtre, l'un, dans ma jeunesse, m'ayant fait bp de mal et je comprends aujourd'hui seulement mon mal-être vis-à-vis de l'Eglise.Et pour moi, vous resterez une REFERENCE.... D'ailleurs j'avais envie parfois de vous rencontrer ??? Bon courage, cher Père. Je vous rejoins souvent de coeur. Emmanuelle POULET
Écrit par : poulet | 22 septembre 2019
Cher pere
Où que vous soyez nous pensons à vous
Hier nous avons fêté sainte Emilie avec les sœurs de la Sainte Famille à la collégiale et dans l'après-midi dans La Chapelle du couvent.
Nous vous assurons de nos prières
François Rames
Écrit par : Rames | 23 septembre 2019
Ste-Foy, Québec. Canada.Je suis désolée de vous savoir malade.Je vous ai souvent suivi sur vos vidéos.Je vais prier pour vous.Merci de votre franchise et votre beau témoignage.
Que la Trinité et Marie vous garde
Carmen Hardy
Écrit par : MME Carmen Hardy | 30 septembre 2019
Mon cher père ! Vous m'avez confessée, vous m'avez consolée, vous m'avez ramenée vers le Seigneur. J'ai été très malade moi aussi jeune, un cancer juste après mon mariage qui a changé toute ma vie, puis plus tard de nouveau, de grosses opérations vitales, et j'ai pensé: soit Dieu me reprend et c'est merveilleux soit je reste parce que j'ai pas fini, et que d'autres ont besoin de moi... En tous les cas, la maladie est une expérience d'humilité très enrichissante, j'ai même pensé, chic ! Dieu me met à l'épreuve ! quoi qu'il en soit, je prie pour vous, pour les malades, que Dieu leur donne la force de surmonter l'épreuve, de rester en harmonie avec eux- mêmes et avec le monde qui les entoure. Bien à vous
Écrit par : parisot | 06 octobre 2019