La grande histoire de Montrouge et du Petit Montrouge - (chapitre 1) (26 octobre 2019)

Nous débutons aujourd'hui le récit de l'histoire des territoires se rapportant au Petit-Montrouge qui a été longtemps jusqu'en 1848, date de construction des fortifications de Louis Philippe, partie commune du village de Montrouge. Ce récit est extrait du livre publié en 1938 par le Chanoine Léon Aubert, curé de Saint Pierre du Petit-Montrouge de 1916 à 1942. Nous lui laisserons donc la parole.

Le Petit-Montrouge était un écart du village appelé dans les anciens cartulaires de Rubeo Monte, à cause de la couleur des sables d'alluvions qui recouvrent son fond calcaire. Belgrand, le célèbre hydrologue du  milieu du 19ème siècle, explique ainsi, la formation de ces sables rouges que l'on rencontre ici fréquemment dans les fouilles.

Le bassin de la Seine, dans son relief actuel, est dû à une action violente des eaux courantes  qui ont laissé sur les plateaux et les terrasses un vaste manteau de limon rouge,  auquel il faut donner le nom de limon de débordement.

Lorsque notre plateau a cessé de faire partie du lit fluvial, le limon de débordement a pénétré toute la masse et l'a colorée en rouge.

Montrouge entre dans l'histoire à la fin du douzième siècle. La Gallia Christiana signale en effet un bien appartenant au prieuré de Saint Lazare en un lieu appelé de Rubeo Monte et pour lequel, en 1194, ce prieuré payait redevance à l'abbaye de Saint Martin des Champs à Paris.

Il y eut dès le 13ème siècle à Montrouge une paroisse filiale de Saint Séverin et qui avait pour patron saint Jacques le Majeur et Saint Christophe. L'église paroissiale était toute petite ; on l'agrandit au 16ème siècle du côté de l'est et le 21 juillet 1553, l'évêque de Bellune en bénit l'autel principal. En 1677, la solidité du bâtiment parut si douteuse que le culte y fut interdit.  Une délibération du 15 mai 1819 fait connaître que depuis 10 ans, l'église est interdite et que sa démolition a été ordonnée par le Préfet de police. Les officies alors furent célébrés dans une simple chapelle au dessus de laquelle couchait le desservant. Sa reconstruction fut votée le 27 janvier 1820 qui ne fut complètement terminée qu'en 1828. Mais dès la fin du 19ème siècle et dans les premières décennies du 20ème siècle, l'accroissement de la population  qui passa de 3 000 habitants à plus de 30 000, nécessita la construction d'une nouvelle église dont la cardinal Verdier posa la première pierre le 22 octobre 1933. Elle fut inaugurée le 5 décembre 1937. (à suivre).

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