C'est le printemps des poètes à Saint -Germain -des- Prés (26 avril 2020)

C’est le printemps des poètes
à Saint-Germain-des-Prés
 
C’est le printemps des poètes
la fête à Ferré, à Desnos, à Brassens.
C’est le printemps de la poésie,
au pays, à Paris, à la Closerie.
et ici, Aux Deux Magots.
Jours créatifs à La Palette,
le ciel se lave de bleu sur les quais.
Après-midis récréatives,
Prévert colore le gris des pavés
et se teint en vert,
Sonia Rykiel, belle,
se peint en fauve,
Le Bonaparte ravive son tricolore,
les rubans fleurissent aux arbres,
les feux en bleu-outremer,
renversent le trafic.
Soirée magique, poétique,
lumineuse trompette de Vian,
écriture appliquée de Sagan.
 
Et le soleil qui jaillit,
qui sourit, qui se rit,
s’enfuit des Deux Magots
aux rues Jacques Callot,
Dauphine, Mazarine.
Et le vent qui surgit
rue de Buci,
s’envole rue de Conti,
blêmit sous les intempéries,
s'engouffre au Pont-Marie.
C’est le printemps à Paris.
Giboulées de mars,
picoti-picota.
Grêle de rires aux éclats,
perles de joie
sous les doigts de la harpe.
 
Se déhanche en cadence
la cloche par-dessus son toit,
se balancent les heures
au cadran Saint-Germain,
chante Greco,
s’étonne Gide,
marmonne Sartre
sous les raclées de Jacques Laurent.
... il fait-beau-voir
à Saint-Germain-des-Prés !
 
Marie Déa, Damia,
Cora, Barbara...
Maria Casarès vêtue de noir
de l’autre côté du miroir.
S’anime le triangle magique,
Flore, Deux Magots, Lipp.
L’Oeil Écoute et relit
Apollinaire, Cocteau, Max Jacob.
La Hune fait toujours la une,
Le Divan a plié bagages.
Genevieve Dormann et Régine Desforges
broderies à petits points, Point de Hongrie.
François Gall arrivé de Transylvanie,
a fréquenté Marquet, Kisling, Léger,
pêcheurs et bouquinistes,
a flâné dans les ruelles
autour de sa mansarde-atelier
peint Segonzac et Durand Ruel,
lu Eluard, Brel et Victor Hugo,
ouvert sa galerie rue Jacques Callot,
traversé ponts et quais, respiré la Liberté,
à Saint-Germain-des Près...
 
C’est le printemps des poètes,
La Chance aux Chansons.
En dormance, Monsieur le Temps,
puissantes créations de Louise.
Vibre sa voix déclamant Marie-Lize,
se passionne récitant Eugénie.
Soirée de mars en rimes et chansons
ruisselle la harpe de Marie-Pierre
sous ses doigts estampillés Cochereau.
Virtuosité des cordes
quatuor des cœurs
pétillance des sons.
Félicité au rivage des peintres et poètes,
des écrivains, muses et musiciens.
 
Marie-Lize Gall

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