C’est la fin pour les Grands Voisins (13 septembre 2020)
C’est fini. Le site des Grands-Voisins va fermer. Après cinq années de vie, d’expériences originales, cet espace de 3,4 hectares sur l’emplacement de l’ancien hôpital Saint Vincent de Paul, cesse ses activités.
Le temps compté était prévu dès l’origine. L’espace occupé par les locaux de l’hôpital va devenir un «écoquartier ». Mais le temps des études est terminé, l’association Aurore, spécialisée dans l’insertion, gère les locaux après un accord avec la Mairie de Paris. Elle propose alors à d’autres associations, très diverses, d’utiliser les lieux, vastes, avec une participation financière qui couvre les coûts de gestion.
Et voilà comment on a trouvé aux Grands Voisins, tout à la fois, un café-brasserie, des restaurants de cuisine du monde, un fleuriste, une ressourcerie qui revendait des livres, des vêtements, des meubles..., un atelier de production de vêtements, de linge et d’accessoires écoresponsables, une chocolaterie bio, des ruches, un lieu de compostage de déchets organiques, une boulangerie proposant des pains au levain pétris à la main, un luthier, des entreprises start-up, des artistes etc, etc.
Au total, plus de 70 occupants. Le site proposait aussi des rencontres, des concerts, des fêtes… 600 personnes sans-abris, gérés par Aurore, y logeaient. Au total, les Grands Voisins accueillaient 600 000 personnes par an, 2000 y travaillaient et le lieu accueillait 5 000 bénévoles.
Les trois associations qui faisaient tourner le site, Aurore, Plateau Urbain (chargée de la mise à disposition des locaux) et Yes We Camp (organisation générale) veulent recommencer l’expérience. Elle cherchent, sur la région parisienne, un lieu qui permette de nouveau de « mettre les plus précaires au cœur de la ville ».
A signaler, car ce n’est pas si courant : le départ des Grand-Voisins se fait sans conflit. Souvent, les occupants souhaitent s’incruster. Ce n’est pas le cas ici. Il est vrai que l’expérience, prévue pour trois années au départ, aura finalement duré presque cinq ans.
Gérard Desmedt
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