Un peu d'histoire : Montrouge (II) (26 octobre 2020)
Nous poursuivons notre promenade sur les traces du Montrouge d'autrefois ...
Oui, Montrouge n'était pas sans agrément, dit l'auteur Emile de Labédollière. Ainsi la plupart des vieillards, célibataires ou mariés, lorsqu'ils ont amassé quelques rentes, n'ont plus qu'un seul désir, celui de végéter paisiblement, loin du bruit, dans de bonnes conditions hygiéniques ; ce désir, ils peuvent le satisfaire à Montrouge. Pénétrez dans ces maisons dont l'aspect extérieur est si morne et qu'on pourrait comparer à des sépulcres : vous y trouverez des logements bien distribués, des portes et fenêtres bien closes ; les jardins, presque tous anciennement plantés, ont une végétation vigoureuse qui réjouit les yeux ; des légumes de premier choix croissent dans les potagers ; la largeur des rues laisse circuler librement l'air et la lumière ; le sens olfactif est flatté du parfum des fleurs mêlé à celui des vacheries. On conçoit que des hommes fatigués du monde, volontairement casaniers ou condamnés au repos par leurs infirmités, attendent avec résignation la mort dans ces retraites...
La physionomie du territoire s'étendait alors des fortifications qui venaient d'être établies ( 1848) jusqu'aux barrières des Fermiers Généraux : celles de Vanves, de Montrouge, de Montparnasse, d'Enfer et de Saint-Jacques ; dont depuis Vaugirard jusqu'au quartier de la Santé, Plaisance n'étant alors qu'en voie de formation sur le territoire de Vaugirard.
Quelques terrains de grande culture et aussi quelques jardins maraîchers, mais surtout de larges espaces mis en valeur par de grands horticulteurs, les Lemaire, les Moynet, les Chantin et les Cels. Ainsi s'explique le nombre considérable de jardiniers et de journaliers qui habitaient nos rues pour être à pied-d'oeuvre de leur travail.
( A suivre)
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