Une rue du 14ème : la rue Cassini (14 décembre 2020)
Cette rue discrète, reliant la rue du Faubourg Saint Jacques à l’avenue Denfert-Rochereau, porte le nom du premier directeur de l’Observatoire, construit sous Louis XIV.
Qui était Cassini ?
Giovanni Domenico Cassini (connu sous le nom de Jean Dominique Cassini) nait en 1625 à Perinaldo (comté de Nice). De 1648 à 1669, il dirige l’observatoire de Panzano (Italie) où il publie son traité de géométrie euclidienne et une étude sur l’astronomie de Ptolémée à Bologne.
Colbert l’appelle en 1669. Il fera partie de l’Académie des Sciences, créée deux ans plus tôt en 1667.
Il est appelé à la direction de l’Observatoire de Paris en 1669, à la demande de Colbert. Il sera naturalisé français en 1773.
De 1669 à 1693, Cassini publiera « Les Ephémérides des satellites de Jupiter » et de nombreux mémoires qui en partie réunis et publiés, de manière posthume, sous le titre « Opéra astronomica » en 1728.
Devenu aveugle en 1710, il meurt le 14 septembre 1712.
La dynastie Cassini
Son fils Jacques sera aussi astronome et dirigera l’Observatoire de 1712 à 1756 puis son petit-fils César-François de 1756 à 1784 et l’arrière-petit-fils Jean-Dominique, comte de Cassini, jusqu’en 1793, date de sa démission (car il était monarchiste sous la Révolution). Tous les Cassini étaient très présents au sein de l'Observatoire, et vivaient même sur place.
Un écrivain célèbre vécut rue Cassini : Balzac de 1828 à 1837
Voici comment il présente cette rue « L’espace enfermé entre la grille sud du jardin du Luxembourg et la grille nord de l’Observatoire est un espace sans genre… un espace neutre… Là Paris n’est plus… là Paris est encore… C’est un désert… »
C'est au numéro 1 de la rue Cassini que Honoré de Balzac s'installe en mars 1828, au moment où s’écroule son entreprise de fonderie de caractères d’imprimerie. Il s’agit de disparaître de la vue des créanciers, sous le nom de M. Surville (le nom de son beau-frère et de sa sœur Laure). La rue Cassini est l’adresse principale de Balzac jusqu’à septembre 1837 (l’immeuble d’aujourd’hui est plus récent). C’est à cette adresse qu’on voit Balzac se métamorphoser en un écrivain reconnu et où il entreprend en particulier « La Comédie humaine ».
Ainsi, la rue Cassini est le témoignage, au sein du 14ème, d’une histoire scientifique et littéraire du plus grand intérêt.
Photo1: la rue Cassini
Photo 2 : Giovanni Domenico Cassini I. En arrière-plan, l'Observatoire de Paris, dont il fut le premier directeur.
Photo : Balzac dans sa célèbre robe de chambre (aussi désignée comme une robe de bure), par Louis Boulanger.
D’autres hôtes illustres dans cette rue
Alain-Fournier habita quatre ans au n°2 de la rue Cassini au quatrième étage. C’est en effet là que, le 26 mars 1910, se sont installés M. et Mme Fournier, instituteurs de la ville de Paris, avec leur fils Henri qui va bientôt se faire connaître sous le pseudonyme d’Alain-Fournier en publiant son premier et unique roman qu'il écrivit, de 1910 à 1913, Le Grand Meaulnes. L'immeuble de 1900 est dû à l'architecte Gustave Poirier.
Au n°5 le peintre Jean-Paul Laurens occupait un atelier où André Gide et Charles Péguy lui rendaient visite
Au n° 6 le philosophe Alain.
Au 12bis Jean Moulin a habité quelques mois avant son arrestation ; il y a eu l'atelier aussi du peintre anglais Stanley Hayter
Cette rue a aussi un grand intérêt architectural avec de très de belles façades, nous y reviendrons !
03:31 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rue cassini, balzac, giovanni domenico cassini | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Bonjour j'ai lu avec beaucoup d'interêt votre article sur Cassini mais je suis étonnée que vous ne mentionniez pas les cartes de Cassini très connues des généalogistes. mais c'est peut-être un homonyme! bonne journée
Écrit par : mouilleseaux | 15 décembre 2020