Les évènements qui se sont déroulés en 1870-1871 à Saint Pierre de Montrouge (11 mai 2021)
Nous pouvons voir de part et d’autre de l’entrée de la chapelle de la Sainte Vierge les plaques de marbre, placées par l’abbé Carton, curé de la paroisse, en 1871. La première, celle de gauche, à la date du 21 janvier 1871 rend grâce pour la sauvegarde de l’église des bombardements prussiens.
La seconde, celle de droite, est datée du 24 mai 1871. Le 24 mai 2021, lundi de Pentecôte, mémoire de la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, nous fêterons les 150 ans de cette dernière inscription. C’est l’occasion de comprendre les événements qui ont conduit nos pères à ces démarches.
Notre église était à peine achevée, que le 4 octobre 1870, à la demande de l’Archevêque de Paris, elle est transformée en ambulance avec le drapeau de la Croix-Rouge qui flotte sur le clocher, pour accueillir les blessés victimes des bombardements prussiens.
Le 6 janvier 1871, plusieurs enfants sont tués par un obus, rue Sainte Marie - aujourd’hui rue Lalande, une femme est tuée dans son lit rue de la Pépinière - aujourd’hui rue Daguerre.
Le 9 janvier, on dépave les rues autour de l’église pour rendre les obus moins meurtriers. Le 18 janvier un obus tombe à quinze pas de l’église et l’ambulance est déplacée vers un lieu plus abrité.
A partir du 30 avril, l’église subira les exactions de la Commune de Paris. Le club montrougien s’installe dans la nef avec une séparation de planches pour permettre le culte sur l’autel majeur ; rapidement la cohabitation est impossible et le culte doit se réfugier au 60 rue d’Alésia, le club de Montrouge étant, aux dires des contemporains, l’un des plus grotesques de Paris.
Le 14 mai, le charretier Dameray, depuis la chaire de l’église, fait voter par acclamation que l’Archevêque de Paris « soit brûlé vivant sur un bûcher au milieu du Champ de Mars en présence du peuple assemblé. »
Les troupes encerclent Paris et venant d’Arcueil et de Chatillon menacent le Petit-Montrouge. Deux barricades les arrêtent, rue du Chemin Vert - aujourd’hui rue du Père Corentin et au carrefour des Quatre Chemins - aujourd’hui place Victor et Hélène Basch. Le lundi 22 mai un canon est installé dans le clocher. Le mardi 23 mai à quatre heures de l’après-midi, la barricade du Chemin Vert est enlevée et les troupes arrivent devant l’église. La barricade des Quatre-Chemins est prise à revers et les soldats du 85e de ligne entrent dans l’église. Les fédérés fuiront vers la Butte-aux-Cailles. Dans la crypte, on évacue un dépôt de munitions avec 200 tonnes de poudre. Trente-sept hommes pris dans le clocher sont passés par les armes. Le lendemain 24 mai, l’escalier ruissellera encore de leur sang. Les paroissiens retrouvent leur église et se confient à la garde de la bienheureuse Vierge Marie.
La messe du lundi de Pentecôte 24 mai 2021 à 10h sera célébrée pour le repos de l’âme de toutes les victimes de ces terribles évènements, et renouvelée notre confiance en la puissante intercession de Notre-Dame.
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