« Le Parcours atypique de Georges Brassens, poète éternel » exposition à la galerie 55 rue du Montparnasse (09 octobre 2021)
Exposition des archives du photographe Philippe Fagot, «le coiffeur qui décoiffe»
Du 12 au 20 octobre à la galerie 55 rue du Montparnasse.
Parmi les personnages atypiques du 14e arrondissement, il y a Brassens et Fagot. Ils seraient devenus « des copains d’abord », si le chanteur avait pu connaître un jour, le jeune artisan coiffeur de la rue Raymond Losserand, son précieux travail de collecte de documents sur son parcours et leur admiration pour La Fontaine qui traduisait la morale commune en poésie. Il y eut Villon, Victor Hugo, Verlaine, Baudelaire…
Dans le 14e, Philippe Fagot le mit en scène en 2011 à la Mairie célébrant les 30 ans de sa mort, puis au cinéma 7 Parnassiens, à l’église du Rosaire, au Centre culturel Marc Sangnier et dans quelques EHPAD. Appareil en bandoulière, on le rencontre chaque année aux Journées Brassens à la Mairie du 9e, dans le Parc du 15e portant son nom.
En octobre prochain, Paris et diverses autres villes, y compris à l’étranger, vont célébrer son centenaire. Ainsi, la Galerie 55 rue du Montparnasse, où Philippe Fagot visitait souvent notre salon annuel APST-14 dédié au patrimoine du 14e, présentera ses précieuses archives. Elles sont enrichies d’une photo de Doisneau offerte par sa fille Annette, l’enseigne du bougnat de la rue R. Losserand, «Charbon et Café », et complétées enfin par le prêt du fonds documentaire de l’ami Pierre Ontoniente. On y reconnaît tous les fidèles de la vie personnelle et artistique du chanteur.
60 photos en N/BL, affiches de concerts, couvertures de 45 tours et d’ouvrages, articles de journaux et Revues - Le Matin, Libération, Les Nouvelles Littéraires, Paris-Match, La Voix du 14e, Monts-14. L’un des articles de La Page titrant sous la plume de François Heintz « Coiffure et Culture », et celui du Bulletin d’avril 2003 de la SHA-14 « Un coiffeur qui décoiffe » par un ami inconditionnel, Léon Brachev.
Divers dessins, dont Cabu, Plantu, auxquels s’ajoutent deux portraits de Brassens par ses fans du 14e, une huile sur bois du peintre-sculpteur Roland Erguy, et le fusain de Marie-Lize Gall, adhérents de l’Association des Peintres et Sculpteurs Témoins du 14e. L’APST-14 avait choisi en 2009 le thème de La Musique et la Danse, une occasion pour quelques-uns d’entre eux de rendre hommage au chanteur.
"Philippe Fagot dans son atelier, entouré de ses archives papiers, photos, cartes postales, disques, assis entre les portraits du chanteur par Roland Erguy et Marie-Lize Gall, présente les 2 plaques de rues correspondant à sa chanson « Entre la rue Didot et la rue de Vanves… »
Philippe Fagot « le coiffeur qui décoiffe »
A la suite de divers tests pour entrer au plus vite dans la vie active, on suggéra au jeune Philippe, curieux de tout, les métiers de bibliothécaire, coiffeur ou reporter photographe. Il devint les 3, tout en aimant lui aussi s’exprimer à la guitare. Habitant Montparnasse et nanti de son diplôme, il est engagé en 1971 comme garçon coiffeur au 45 Boulevard Brune, avant d’installer son propre salon au 201 rue Raymond Losserand en 1977.
Là, juste en face de l’église du Rosaire, il retrouve la vie à laquelle il était habitué avec ses parents à Condé-en-Brie. Elle lui permet de côtoyer toutes les classes sociales, et d’en faire son « spécifique miel ». Passionné de patrimoine, il a commencé à explorer chaque coin de son nouveau village, en photographiant les lieux insolites avec ce premier appareil offert autrefois par son oncle paternel pour les photos de famille. Il a ensuite recherché des cartes postales, et archivé toutes sortes de documents.
Astucieux et créatif, avec sa bonne humeur communicative, il projetait de transformer son salon où l’on cause, en Musée vivant. Il deviendra de 1978 à 2014 une galerie ouverte à tous, les expositions de cartes, photos, brochures, sur les divers thèmes du quartier, se succédant. Plaisance, Didot, Vercingétorix, Georges Brassens et ses disques, etc… La devanture et les murs du salon en sont tapissés. Et l’on disait indifféremment, « aller chez Brassens », « chez Fagot », ou « chez Philippe », lequel partage avec « ce poète éternel », l’humour et les bons mots. La pancarte met à l’aise l’éventuel client « Ouvert à toute personne chevelue, vous êtes les bienvenus sans l’obligation de vous faire couper ou raser le poil ». « Cela plait, les badauds s’interrogent et entrent, les clients reviennent, les causeries vont bon train, je me fais des amis, curieux de nature, ils me font aussi découvrir l’histoire de ce quartier qui me passionne […] Ma première exposition est axée sur les anciens commerces rue Raymond Losserand, photos prises avant et après. »
La nostalgie gagne les visiteurs qui l’encouragent à poursuivre ces découvertes. Ce sont les fortifications de Thiers, l’Usine automobile Ballot, l’historique de la boxe et du ring au stade Jules Noël, l’Ecole de Puériculture, l’Eglise Notre Dame du Rosaire. Et surtout une pépite qui fit grand bruit : la chanson de Brassens « Entre la rue Didot et la rue de Vanves », où passait une belle Gretchen, « un pied de nez à l’armée d’occupation allemande », confie- t-il.
2009 Infatigable, ses recherches le conduisent en Allemagne, reçu à Berlin par l’Association des amis de Georges Brassens qui réalise un merveilleux travail mémoriel, notamment sur le séjour de Brassens au STO. Chaque année, elle en organise le Festival, à Barsdorf qui s’enorgueillit de sa Georges Brassens Platz. «J’ai découvert ce lieu où une bibliothèque a été érigée en son honneur, portant son nom, ainsi que le piano, précieusement conservé, sur lequel il commença à composer, divertissant les copains du camp ».
Entre autres documents bien émouvants : une photo du trou dans la moquette de la pièce de son logis 9 impasse Florimont, où Brassens composait à la guitare en scandant la mesure avec son talon.
C’est avec sa musique au cœur, que le public pourra entrer dans le monde de Brassens.
Marie-Lize Gall
Présidente de l’Association des Peintres et Sculpteurs Témoins du 14e
EXPOSITION
Du 12 au 20 octobre 2021
Vernissage : Mardi 12 à 18 h 30
Galerie du Montparnasse 55, rue du Montparnasse - Paris 14e (Tlj. de 12h 30 à 19h 30.)
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