Le temps des porte-plumes (13 mars 2006)
Cette histoire, celle que Daniel Duval nous conte, est autobiographique. Elle nous montre un orphelin qui, incompris par sa famille d'accueil, doit pour réussir à exister, lutter pied à pied, et cela en dépit des coups, des vexations de toute sorte, bref de la souffrance psychologique profonde que lui renvoie le monde extérieur.
De belles images d'un monde rural aujourd'hui disparu, des séquences de vie familiale qui dévoilent la recherche d'une tendresse toujours refusée, le désarroi affectif d'un petit garçon qui soudain se trouvera sauvé par la présence d'une grand-mère solitaire – "la sorcière" – celle-ci lui accordant un peu de chaleur et de bonté, voilà l'essence même d'un film qui nous emplit d'émotion, où les dialogues sans mièvrerie sont réduits à quelques paroles rares, où les diverses situations laissent une impression amère, parfois insupportable, pour nous convaincre qu'un bonheur fauché par les vicissitudes d'une enfance blessée ne peut jamais être comblé tout à fait. Une œuvre sensible qui interroge la responsabilité de chacun.
R.Rillot
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