L’italien (03 mars 2007)
De nos jours, dans la campagne enneigée de la Russie , un couple d’Italiens vient choisir pour adoption un enfant recueilli dans un orphelinat avec un grand nombre d’autres malheureux perdus ou abandonnés .Aussitôt leur choix fait, en attendant que les papiers soient remplis, l’enfant devient pour ses camarades dépités « l’Italien ».
Nous avions entendu parler de ces orphelins de Russie et le talent du réalisateur nous les fait rencontrer et suivre au long de leurs journées communautaires remplies de violence, car dans cette société close, la loi du plus fort est sans pitié, mais surtout d’attente . Qui viendra? Des parents potentiels pour ces enfants ?Ou leur mère, prise de remord?
Ce qui force l’admiration , dans ce film,,outre le jeu fascinant du jeune Vania ( Kolia Spiridonov), c’est le parti pris du réalisateur, Andrei Kravchuk de jouer la sobriété de ton. Le malheur des enfants n’est jamais souligné, il est suggéré. Les personnages des adultes responsables de cette « Institution » particulière sont remarquablement saisis, dans leur avidité de gain et leur lâcheté. Mais c’est compter sans l’ingéniosité et l’héroïsme de Vania, parfaite figure de résilience, qui a décidé, lui, qu’il avait droit au bonheur. Une merveilleuse leçon de ténacité et de liberté.
MJC
08:00 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, l'Italien, Kravchuk, orphelin, Paris 14e, 5014 | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Je trouvais aussi qu'il était très intéressant de voir en filigrane la misère et la désespérance dans laquelle vivent beaucoup de Russes. Elle provoque la corruption et la violence qui gangrènent déjà les aînés des orphelins. Le phénomène de bande, avec des petites filles déjà prostituées, les petits sous la dépendance d'un jeune caïd qui n'hésite pas à les frapper avec violence, tout cela pour essayer de survivre... est décrit de manière très juste sans trop insister, avec humour souvent. Et puis la grâce de tous ces enfants et les beaux paysages brumeux contribuent au charme du film.
M. G.V.
Écrit par : M. Garrigue-Viney | 03 mars 2007