Première séance de Ciné-débat pour les jeunes : autour du film « Entre les murs », vendredi 28 novembre, 18h30, à l’Entrepôt. (27 novembre 2008)

Le Conseil de la jeunesse du 14e organise des séances Ciné-jeunes-débats. Au programme : projection du film, Palme d’or à Cannes, « Entre les murs » de Laurent Cantet, suivi d’un débat sur les diversités sociales et culturelles à l’école. Entrée gratuite pour les moins de 25 ans. Autres tarifs : 4 € /5,60 € /7 €. La projection du film débute à 18h30 et sera suivie à 20h d’un débat animé par le Conseil de la Jeunesse du 14e et des intervenants sur les diversités sociales et culturelles à l’école. (Renseignements : 01 53 90 67 24 ou conseil.jeunesse14@paris.fr . Cinéma l’Entrepôt, 7-9 rue Francis de Pressensé. M° Pernety.)

Entre les murs dans la classe des 4ème.jpg

Le film « Entre les murs » est un excellent support de débat.
En effet François Begaudeau (auteur du roman qui a servi de scénario au film) a été professeur et Laurent Cantet excelle dans le « cinéma-vérité ».
François Marin (Bégaudeau) enseigne le français dans un collège, réputé difficile, du 20e arrondissement. Il est le professeur principal d’une classe de 4ème  Nous allons le suivre pendant une année scolaire avec ses élèves.

Et nous n’avons pas le temps de nous ennuyer pendant les 2 heures du film ! Il faut dire que les jeunes qui sont là sont vraiment pleins de vitalité ! Ils ne permettent pas de discours magistral, les échanges dégénèrent souvent en confrontations: le vocabulaire, l’attitude et la violence de certains propos nous heurtent souvent. La vie scolaire est émaillée de réunions (de conseils de classe, réunions entre professeurs, entre enseignants et parents…) où sont évoquées les situations familiales, les interrogations des professeurs sur les méthodes pédagogiques et les difficultés scolaires.

Entre les murs le professeur de Français François Begaudeau.jpg

Ce film est captivant et intelligent:

Les personnages sont criants de vérité, (les acteurs sont des élèves ou des professeurs de ce collège). Laurent Cantet dresse un constat plein de finesse de ces relations entre professeur et élèves où l’équilibre est si difficile à maintenir: fait-on preuve d’autorité ou de rigidité et de compréhension ou de complaisance ?
Il n’ y a ni jugement, ni thèse, Laurent Cantet et ses acteurs dressent un tableau juste, souvent amusant mais, au fond très pessimiste, de l’école et de son rôle éducatif. Les erreurs des professeurs sont montrées sans fard : parfois un certain laxisme (mais peut-on relever toutes les infractions à la discipline ?) puis, à la suite des périodes de tension, la lassitude, l’exaspération ( tellement compréhensibles !) entraînent des maladresses, des dérapages parfois lourds de conséquences. La diversité des cultures est évoquée aussi dans un conseil de discipline où la maman ne parlant pas le français ne peut ni comprendre ni s’exprimer, situation qui aboutit à un malentendu tragique pour elle et son fils.
Malgré la bonne volonté des enseignants, les efforts de la direction, et l’intelligence souvent très vive des élèves, le bilan de l’année dressé par les jeunes, eux-mêmes, est vraiment sombre ! Et que dire du découragement de certains professeurs ?
Monique Garrigue-Viney

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