Augusto Severo et Georges Saché ( suite) (05 décembre 2008)
Dans un précédent article, nous avions relaté le terrible accident survenu le 12 mai 1902 au dirigeable construit et piloté par Auguste Severo. Quel était ce personnage ? Sa profession était journaliste mais il était aussi député du Brésil, compatriote de Santos-Dumont. Il suit les traces de ce dernier et construit dans le parc aéronautique de Vaugirard un dirigeable.
Convaincu et apôtre de la paix universelle, il baptise son celui-ci le « Pax ». L’aéronef qu’il construit est un ballon ellipsoïdal cubant 2.000 mètres cubes environ et mesure 30 mètres de long sur 12 mètres de diamètre. Les hélices propulsives sont placées dans l’axe même du ballon, une troisième dite compensatrice étant posée à l’arrière de la nacelle pour contre-balancer par sa force de propulsion, la résistance de l’air. La direction est obtenue à l’aide de deux gouvernails formés d’hélices horizontales tournant dans des tambours. L’ensemble est rattaché par des armatures en bambou à une nacelle qui supporte deux moteurs Buchet d’une force de 40 chevaux (embryons des moteurs Hispano-Suiza de 650 chevaux de notre moderne « Arc-en-ciel » que pilota Mermoz en 1933 et 1934.
L’accident survenu au dirigeable de Severo est dû, sans doute à l’inflammation spontanée au contact des tubes d’échappement, de masses gazeuses échappées brusquement de l’enveloppe, soit automatiquement, soit par suite d’un tirage fébrile exercé de la nacelle, et précipitées sur le moteur incandescent… Les experts en envisagèrent d’autres : un échauffement excessif des organes de transmissions du mouvement aux hélices de propulsion, placées trop près du bâti de la nacelle, ou bien une dilatation anormale des gaz, conséquence du mauvais fonctionnement des soupapes.
Nous étions à l’époque, aux premiers balbutiements de l’aviation et des « plus légers que l’air ». Aussi, malgré leur échec dramatique, Severo et Saché figurent aujourd’hui sur les plaques de nos rues, et plus spécialement dans notre XIV°, puisqu’il y a bientôt107 ans déjà, ils perdirent la vie, lors d’un vol unique et fatal, en s’écrasant en flammes sur la chaussée du Maine, une avenue emblématique de nos quartiers.
R.R. N.D.L.R. Documentation extraite du N° 36 de la Revue d’Histoire du 14e.
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