la rue de la Gaité (02 janvier 2009)

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Si cette rue, célèbre entre toutes par les nombreux théâtres et music-halls qui la composent, n’a que trois cent mètres de longueur, elle remplit bien son rôle de dispenser de nombreux spectacles, où le rire, la comédie,  font bon ménage avec le drame «  pour rire ». Après l’annexion de 1860 de ce quartier « hors les barrières », le premier plan officiel du « Nouveau Paris », nous la montre plus longue, puisqu’elle se poursuivait sur le tracé de la rue Vandamme, jusqu’à la rue du Château dans le 15e arrondissement.  En effet, dès la fin du XVIIe siècle, ce simple chemin conduisait directement à l’actuelle commune de Clamart. On signale sa présence sur le plan dit de Roussel ( 1730).  Sous Napoléon Ier, son appellation était donnée pour le «  chemin du Montparnasse », et ce n’est que vers 1830 qu’elle reçut le nom de rue de la Gaité, nom particulièrement insolite lorsqu’on sait qu’elle est parallèle au mur la séparant du cimetière Montparnasse, qui avait été inauguré en 1824 !…

Cette nouvelle appellation était due à l’environnement particulièrement festif qui animait les alentours. De nombreux restaurants, guinguettes, bals, cabarets, foisonnaient en ces lieux où la campagne, à l’époque, jouxtait les barrières de l’octroi, et où les marchandises de toute sorte ne payaient pas les taxes d’entrée dans le Paris d’alors.  C’était la banlieue de l’époque. Bientôt, sous le Second Empire, de nombreux théâtres s’installèrent ici. Le seul qui existât antérieurement était le Théâtre Montparnasse (depuis 1819), bien que la salle actuelle du dit théâtre n’eût été édifiée qu’en 1886. Signalons que le regretté Bobino ne datait que de 1868… mais qu’il a été entièrement reconstruite depuis.

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 Aujourd’hui, l’activité des théâtres continue de prospérer en ces lieux un peu mythiques, mais toujours bien vivants. On peut regretter seulement que l’installation un peu provocatrice, ces dernières années, de « sex-shops » ne ternisse la « gaieté » naturelle et de bon aloi qui animait ces lieux  depuis le  XIXe siècle. Gageons que la renaissance de cette rue dans l’avenir, puisse pérenniser pour le plus grand nombre, la rencontre du rire avec la comédie, que dispensent pour un public toujours fidèle, les « planches » d’un théâtre populaire de qualité.

 R.R  -  N.D.L.R.  Documentation extraite du N° 33 de la Revue de la S.H.A du 14e

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