Interview du Père Philippe Maire: 10 ans de sacerdoce à ST Pierre de Montrouge (21 septembre 2009)

243.JPGLe dimanche 13 septembre,  le Père Philippe Maire  a célébré sa messe d'adieu aux paroissiens de ST Pierre de Montrouge après y  avoir été vicaire pendant10 ans de 1999 à 2009. Sa nouvelle mission le conduira à être l'aumônier d'une maison de retraite à Paris. La Voix a souhaité le rencontrer pour évoquer avec lui toutes ces années passées au service d'une paroisse particulièrement active et vivante et faire peut-être mieux connaître un homme aussi discret qu'entièrement dévoué à ses paroissiens.

Quel a été votre parcours avant d'arriver à St Pierre ?

J'ai toujours été en mission à Paris : d'abord à Ste Jeanne de Chantal quelques années, puis à St Antoine des Quinze-Vingt pendant 4 ans, ensuite 11 ans à Ste Marguerite dans le 11ème, 7 ans à St Jean Baptiste de Grenelle puis 10 ans comme curé à St Charles de Montceau avant d'arriver à St Pierre de Montrouge.

Le Pape Benoit XVI a souhaité que l'année qui commence soit axée sur le sacerdoce des prêtres. Pour vous, Père, qu'est-ce qui est le plus important dans la mission du prêtre de paroisse?

Pour moi, il y a 3 points  qui vont ensemble et sont tout aussi importants : d'abord la rencontre des personnes, le temps passé avec elles même si ce temps peut paraître banal, l'écoute que ce soit à l'occasion d'une relation personnelle, sacramentelle ou lors de l'accompagnement des équipes. Le 2èmepoint fort : c'est l'Eucharistie Devant les multiples tâches à assumer et le souci qui en résulte, je me suis souvent dit : sois en paix, tu as célébré l'Eucharistie, tu as fait l'essentiel. Le 3ème c'est le temps consacré à la prière qu'il s'agisse de la méditation de la Parole de Dieu, de la lecture du Bréviaire, de l'oraison.

Sans l'avoir cherché j'ai toujours près de moi 3 objets : la Bible, le Bréviaire, mon agenda qui me renvoient à l'essentiel de la vie du prêtre: la fréquentation de la Parole de Dieu, la prière, la vie des hommes à qui il est envoyé.

On dit que le prêtre est un homme mangé. Qu'en pensez-vous ?

Je répondrai par une boutade d'un ancien recteur de l'Institut Catholique de Paris, Mgr Blanchet :  «  On nous dit que le prêtre est un homme mangé. Mais est-il nourrissant ? »

29.JPGVous avez été le responsable à St Pierre de plusieurs groupes d'Eglise. Pouvez-vous évoquer ceux qui vous ont particulièrement marqué ?

Ne pouvant les rappeler tous, j'évoquerai d'abord le catéchuménat parce que ce sont des personnes qui font la découverte de Jésus, de Dieu. C'est très émouvant : on touche presque du doigt le travail de Dieu dans la vie des gens, dans le cœur des gens. J'ai beaucoup reçu d'eux et de leurs accompagnateurs dont la mission est très exigeante à la fois en temps et en cheminement spirituel.

L'accompagnement des fiancés pour la préparation au mariage qui suppose 5 à 6 entretiens m'a marqué aussi. Tous les couples sont différents. La plupart du temps, il faut faire de la catéchèse. On ne sait après ce qui se passe car ils s'en vont ailleurs, on ne les revoit pas souvent. Au moins ils auront eu ce temps de réflexion à deux avec le prêtre.

Le ministère au quotidien est parfois éclairé par les temps forts des pèlerinages. Vous avez accompagné plusieurs d'entre eux : Rome et Assise, Lourdes, la Terre Sainte cette année. Quels souvenirs vous laissent-ils ?

Ils sont très différents ; J'ai 3 souvenirs marquants du pèlerinage à Rome et à Assise en 1999 : le premier ce fut le temps au Baptistère de ST Jean Baptiste de Latran où nous avons proclamé notre foi, le second a été la messe aux Catacombes et enfin le 3ème plus personnel a été notre rencontre avec la sœur Clarisse d'Assise et le témoignage qu'elle nous a donné. J'ai eu le sentiment d'une rencontre spirituelle avec le Seigneur et ce souvenir est toujours présent.

A Lourdes, j'ai redécouvert la joie de célébrer le sacrement de réconciliation, l'importance et la joie de donner le pardon du Seigneur. Ce que j'aime aussi pendant les moments de liberté qu'on a à Lourdes, c'est non pas aller flâner mais me rendre à la grotte, m'arrêter le long du parapet qui surplombe le Gave et regarder les gens qui viennent prier. Ce sont souvent des gens modestes, des gens humbles. des pauvres pourrait-on dire. Leurs gestes, leur façon de prier m'émeut particulièrement, parfois jusqu'aux larmes. Il me semble que Lourdes est un lieu évangélique à cause de toutes ces prières des humbles.

Et la Terre Sainte  cette année ?

C'est un peu difficile à exprimer. Ce n'était pas la première fois que je venais en Terre Sainte mais pendant tout notre pèlerinage, j'ai éprouvé une telle joie que je ne pouvais pas penser que c'était de l'autosuggestion, mais que c'était une parole d'amour du Seigneur qui m'était donnée et qu'elle me serait un appui pour l'avenir. Enfin ce pèlerinage nous a permis au Père Philippe Marsset et à moi de renforcer nos liens à la fois humains et sacerdotaux.

Et à présent, Père, quels sont vos projets ?

Ils ne sont pas encore très précis, la mission donnée devant débuter plus tard.  Je compte suivre quelques formations concernant l'accompagnement des personnes âgées. Il me faut aussi trouver un logement !

Propos recueillis par Isabelle Constans - photos Marie Christine Bertin

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