(XI) Les voies de traverse (25 février 2010)
Place Denfert-Rochereau, au beau milieu du pavé luisant
Rugit un lion, fort, beau et grand, fier, solennel et puissant .
Il a une manière unique d'ordonner, de commander sans appel
Au passant, l'impérative direction - privilège de son empire - :
- Si tu veux aller à la Porte d'Orléans
Regarde-moi bien dans les yeux, et si tes pieds un peu lourds,
Sont à ce point abîmés, n'hésite pas, grimpe à l'instant
Dans un omnibus de la R.A.T.P ! Tu seras vite requinqué !
**
La gare du chemin de fer de Sceaux
Est ce lieu charmant et un peu désuet
Qui pourrait être un jouet
Pour l'enfant espiègle et rieur
A qui ses parents offriraient, à la place du moderne R.E.R ,
Quelques wagons en bois, tirés par une locomotive à vapeur.
**
Grande est la perspective du boulevard Saint Jacques
Aux belles harmonies classiques
Qu'approuverait un lointain Le Nôtre.
Soudain, débouchant de ses flancs
Surgit, conquérant sur les rails luisants
Le métro aérien, dont l'élan
Retenu par de vigoureux piliers d'acier
Trace sur la vallée de la Bièvre
D'électriques éclairs ; il se sent pousser des ailes
Jusqu'à vouloir se faire la belle.
A la station Saint Jacques, une oiselle gentille
N'en éprouve aucune gêne,
Car la demoiselle, griffant le ciel du bout de ses plumes,
D'une danse véloce et légère,
Honore ainsi par sa voltige aérienne
La jeunesse éternelle du métropolitain,
Jeune homme âgé de plus de cent printemps...
Oui, cela est déjà fort lointain !
On dira plus tard que le métro et l'oiselle
S'étaient rencontrés pour fêter les noces du ciel,
De la plume et d'un chemin de fer aérien
Qui aura toujours le nez en l'air
Et la tête dans les étoiles !
R.R
05:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les rues de nos quartiers, denfert rochereau, ratp | Facebook | | Imprimer |