03 novembre 2010
La rue de la Santé (IV)
Nous sommes en 1860. Napoléon III a rétabli l'Empire. Sous son impulsion, et avec l'aide du baron Haussmann, il modernise Paris, qui jusqu'alors avait gardé son aspect de ville du Moyen Age. La suppression du mur des Fermiers Généraux libère l'extension de la capitale jusqu'aux limites de l'enceinte de Thiers , enceinte militaire construite en 1841 sous Louis-Philippe. Ainsi, la rue de la Santé qui faisait partie du XIIe arrondissement, ancienne formule établie en 1800, se retrouve à la nouvelle limite des XIIIe et XIVe et de quatre quartiers : Croulebarbe, Maison-Blanche, Montparnasse et Santé. L'annexion de ces nouveaux quartiers ne se fait pas sans réticence, car les Parisiens d'alors devront payer pour l'aménagement de ces espaces quasi ruraux, dépourvus de voiries, de réseau d'adduction d'eau et d'assainissement.
La démolition du mur des Fermiers généraux exécutée en 1861 ouvre la voie à l'édification d'une nouvelle prison. Cette décision est prise afin d'accroître le nombre de places disponibles, car Paris, dont la population était de 500 000 en 1800, dépassera les 2 500 000 à la fin du siècle. La situation sanitaire des anciennes prisons « intra muros » est intolérable au point de vue de l'hygiène et de la salubrité. D'anciens couvents tenaient lieu jusqu'alors de prisons : Saint Lazare, Sainte Pélagie, Saint Denis, les Madelonettes.
Ainsi, le choix du terrain se porta sur l'enclos de la Charbonnerie. La superficie correspond à la surface recherchée : 25 000 mètres carrés. Le prix est peu élevé et son accès est facile par rapport à la proximité de la Préfecture de Police et du palais de Justice, grâce au nouveau boulevard Saint Michel.
Passant outre aux protestations des habitants du quartier, l'administration fait appel en 1862 à un architecte « rationaliste », Emile Vaudremer qui a travaillé déjà avec Baltard. Il sera en outre l'auteur de l'église Saint-Pierre de Montrouge, des lycées Buffon et Molière, ainsi que de l'église Notre-Dame d'Auteuil.
La future prison sera construite selon la nouvelle philosophie de la pensée hygiéniste et de l'idéologie carcérale en vigueur à l'époque. En avance sur le siècle, elle comportera le tout à l'égout, ainsi que les techniques d'éclairage, de chauffage et de sanitaire résolument nouvelles. Elle sera conçue pour recevoir 500 prévenus et 500 condamnés. Deux chapelles seront construites. En commun, on trouve les réfectoires, chauffoirs, parloirs et ateliers. En 1867, après 6 ans de travaux, les premiers détenus entrent dans l'établissement. Après 1870, le nombre de détenus dépassera déjà le nombre de places disponibles... Maison d'arrêt, elle ne devait comporter en principe que des prévenus en instance de jugement et des personnes condamnées à des peines légères. Avant la suppression de la peine de mort, les condamnés à mort étaient décapités sous ses murs, la guillotine étant élevée à l'angle du boulevard Arago ! Entre août 1941 et avril 1944, dix-huit patriotes furent exécutés en ces lieux. En 1960, il fut question de détruire cette prison, mais l'administration ne pouvant mener à bien ce projet se contenta de lui donner un « lifting » sommaire.
Ici s'arrête notre promenade, après l'évocation de ce monde clos qu'est l'univers carcéral, lié par les hasards de l'histoire, au monde d'un hôpital devenu célèbre : l'hôpital Saint Anne.
N.D.L.R. - Documentation extraite du numéro 39 de la S.H..A du 14e
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21 octobre 2010
La rue de la Santé (III)
Nous continuons notre « balade » rue de la Santé. Nous insisterons aujourd'hui plus particulièrement sur ses abords immédiats et sur le mur des Fermiers Généraux qui devenait au XVIIIe siècle la nouvelle « frontière » de Paris. Ce mur fut édifié entre 1784 et 1787. Il était haut de trois mètres et faisait vingt-trois kilomètres de pourtour. Son but était de permettre aux Fermiers Généraux de percevoir l'octroi (exemple, la Barrière de Clichy). Claude-Nicolas Ledoux, est pressenti pour en diriger sa réalisation.. Il crée un boulevard de soixante mètres de large. Aucune construction à moins de cent mètres du mur ne peut être installée. Des pavillons d'octroi sont construits. Ceux de la place Denfert-Rochereau en sont les derniers témoins. Voilà pour l'essentiel.
A partir de la rue de Gentilly, on se heurte à la Barrière de la Fosse-aux Lions, et plus haut sur la rue Saint Jacques, à la barrière d'Arcueil. La Fosse-aux-Lions se trouvait entre l'actuel Hôtel "Mariott "et le Foyer international Jean-Monnet de la rue Cabanis, et la rue Dareau. C'était une ancienne carrière. Ici, 500 à 600 chiffonniers avaient établi leur demeure. Ils partaient chaque nuit prospecter les ordures du Paris d'alors... . Par ailleurs, l'arasement partiel du hameau du Petit-Gentilly, du à la construction en 1840, des fortifications de Thiers, enferme la population et l'isole un peu plus dans la misère. Car l'industrie se développe tout le long du cours de la Bièvre. Eugène Sue dans les Mystères de Paris, et V. Hugo dans les Misérables, narreront les dérives de la violence, la déchéance, le crime, la maladie que supporte une population démunie et déracinée, qui pour l'essentiel venait des campagnes. La nouvelle ceinture de Paris, devient un espace de pauvreté et de vie dégradée. Hospices, prisons, cimetières, industries polluantes se retrouvent en dehors du Paris intra muros. Ainsi, c'est le lot du faubourg Saint-Jacques, des rives de la Bièvre (photo de E.Atget, près de la Porte d'Italie) et du faubourg Saint-Marcel.
Cependant a contrario, en 1836, la rue de la Santé voit l'établissement des Augustines du Saint-Cœur-de-Marie. Les Dames Augustines anticipent d'environ deux décennies le remaniement haussmannien Depuis Marguerite de Provence, la réputation de salubrité de l'air allant du Val-de-Grâce au boulevard du Midi explique la densification progressive d'hôpitaux et de maisons religieuses. Leur jardin s'étend tout le long de ce qui sera le boulevard Arago et descend jusqu'à l'actuelle rue de la Glacière. Espace, bon air, font de ce couvent un lieu de paix et de sérénité, contrastant avec l'au-delà du mur des Fermiers...
N.D.L.R. Documentation extraite du numéro 39 de la S.H.A. du 14e
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15 octobre 2010
la Rue de la Santé (II)
Dans un article précédent, nous avons vu les prémices et les avatars relatifs à l'ouverture envisagée d'un hôpital par Anne d'Autriche. Mais continuons notre promenade dans le secteur de « la Santé ».
Louis XIV se rend compte que les murailles encerclant Paris ne sont plus d'actualité. Les progrès dans les techniques de guerre abolissent la nécessité d'encercler les villes, de murailles. Paris, jusque-là possédait celle de Philippe-Auguste. Aussi, le souverain organises de nouveaux espaces hors le glacis de la cité, dont celui de Port-Royal. En 1704, il charge l'architecte Pierre Bullet (eglise Saint Thomas d'Acquin, arc de la Porte saint Martin) de construire une large voie à quatre rangées d'arbres, à la limite nord du hameau du Petit-Gentilly. Il s'agit des boulevards Auguste-Blanqui et Saint-Jacques actuels. La réalisation de ce nouvel axe se fait avec lenteur, de 1705 à 1787... A cette époque, les limites de Paris s'arrêtent au coin de la rue de Lourcine et des Bourguignons, à la hauteur de l'actuel boulevard de Port-Royal. La rue de Gentilly, future rue de la Santé s'achève au carrefour de la rue jean-Dolent et Léon-Maurice-Nordmann d'aujourd'hui.
Gabriel de Saint Aubin (1772)
En 1772, l'incendie de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, situé sur l'île de la Cité, fait ressortir le projet d'un hôpital des cartons, Les travaux débutent mais s'arrêtent assez vite, car un vigoureux débat médical sur l'aliénation mentale se développe en France à la veille de la Révolution. Seule une ferme qui employait des aliénés y possède 140 vaches. En 1833, cette ferme déménage sur la route de Choisy-le-Roi, à la barrière de Fontainebleau.
On sait que le 1er janvier 1860, Paris absorbe une partie des territoires des communes avoisinantes : Gentilly, Montrouge, Vanves, territoires compris entre le tracé de l'ancien Mur des fermiers Généraux et l'enceinte construite par Thiers en 1840. Il faut préciser que ce fameux « mur murant Paris, rend Paris murmurant »... fut progressivement démoli et définitivement arasé en 1861. En 1860, une commission est créée pour réformer le service des aliénés. Elle propose de créer dix asiles dans un rayon de vingt kilomètres autour de Paris. Un seul sera retenu dans les murs de la ville. C'est l'architecte Charles-Auguste Questel qui présida à sa conception. Des terrains supplémentaires sont acquis. De nouvelles voies, Cabanis et Broussais, sont ouvertes. La rue de la Santé se désaxe pour isoler la propriété. La rue Ferrus actuelle, et son prolongement, la voie Paul Verlaine dans l'hôpital jusqu'à la rue d'Alésia restent les témoins de l'ancien tracé.
Dans un prochain article, nous parlerons de la prison de la Santé, qui marque le quartier de son incontournable présence et notoriété...
N.D.L.R. Documentation extraite du numéro 39 de la S.H.A. du 14e.
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11 octobre 2010
La rue de la Santé (I)
Jadis, ce fut un chemin de campagne qui menait de la porte Sainte-Geneviève, située sur l'enceinte de Philippe Auguste, vers Gentilly et Arcueil. Il doublait l'antique voie Saint Jacques - le « cardo maximus »- la route de Saint Jacques en direction d'Orléans.
C'est la route marchande des charbonniers. Dans le secteur, on exploite des gisements de lignite. Les porteurs d'eau, les mégissiers, les tisserands, les tanneurs attirés par la Bièvre toute proche, parcourent cette voie. Cheminant vers le sud, celle-ci s'appuie sur le coteau de Montsouris, puis se prolonge vers Montrouge et Arcueil.
C'est Marguerite de Provence (statue dans le Jardin du Luxembourg), la veuve de Louis IX (Saint Louis) qui donnera son nom à ce quartier. Sur le clos des Charbonniers, endroit où se situe aujourd'hui la Prison de la Santé, elle élève un premier hôpital. Elle possède plusieurs terres dans les environs et souhaite finir ses jours en cet endroit. A cette époque celui-ci, en pleine campagne bénéficiait d'un air pur, comparé aux miasmes du Paris d'alors.
En 1566, les habitants du quartier Saint-Jacques revendiquent l'autonomie paroissiale, mais il leur faudra attendre le XVIIe siècle pour obtenir gain de cause. Au XVIe siècle, le quartier du Val-de-Grâce est sordide. Toujours plus nombreux sont les habitants et les artisans qui s'installent dans les alentours, près de la Bièvre devenue de plus en plus industrieuse.
Au XVIIe siècle, Paris croît rapidement. Les faubourgs grossissent dans un désordre urbain non maîtrisé. C'est alors que la mère de Louis XIV, Anne d'Autriche fait son entrée. Elle a l'habitude de venir visiter les Bénédictines à qui elle a offert sa propriété du Val-de-Grâce . Cette propriété jouxte le Sanitat de Saint-Marcel qui retient les pestiférés, les lépreux, les syphilitiques. En fait, il s'agirait du premier hôpital construit par Marguerite de Provence sur le clos des Charbonniers. Anne d'Autriche décide alors son fils de repousser plus loin, aux confins du faubourg Saint Jacques,
Le Faubourg Saint Jacques au 19e, par Johan Barthold Jongkind
ce premier hôpital sur un terrain appartenant à la Commanderie de Saint-Jean de Latran, terrain dit de la Longue Avoine. Acquis en 1646, le terrain restera nu de toute construction en dépit des efforts d'Anne d'Autriche qui prévoyait d'y faire déplacer les malades du Val-de-Grâce et de l'Hôtel-Dieu et de les mettre sous la protection de Sainte Anne ...
Nous poursuivrons notre promenade ultérieurement, lors d'une prochaine étape de découverte.
N.D.L.R. Documentation extraite du N° 39 de la Revue d'Histoire et d'Archéologie du 14e.
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06 octobre 2010
La rue Messier
Cette rue est dédiée à la mémoire d'un astronome, Charles Messier ( 1730 - 1817), grand chasseur de comètes et auteur du « Catalogue des nébuleuses ». Cette rue est une des plus courtes du 14e, avec ses 71 mètres. Elle joint le boulevard Arago à la rue Jean-Dolent et offrait, jusqu'à ces dernières années, la particularité de n'avoir aucune ouverture sur sa voie. Car elle est bordée par la partie arrière de la propriété de la Faculté de Théologie Protestante et par la base de la prison de la Santé.
Depuis, un immeuble moderne est venu faire l'angle de cette rue avec la rue Jean-Dolent. Mais surtout la prison a percé son mur sur la rue en y pratiquant une large porte. Ainsi, est devenue théoriquement possible une évasion par ce point faible de la clôture, qu'imaginèrent jadis les romanciers Pierre Souvestre et Marcel Allain pour leur immortel Fantômas. Notons enfin que la rue ne possède toujours aucun numéro...
-NDLR - Documentation extraite du numéro 39 de la S.H.A du 14e
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29 septembre 2010
La Villa Mallebay
La Villa Mallebay offre la pente douce
D'une plage, au sentier fugitif du regard.
Des pavés ébréchés, tels des galets rugueux
Flottent à la lisière d'un trottoir disloqué.
Quel étranger, ou quel architecte étourdi
A posé ici des maisonnettes bancales ,
Rochers imaginaires à l'assiette furtive
Face au strident ressac de vagues trop barbares ?
On se plait à imaginer de lourds vaisseaux
Aux membrures rehaussées d'un très vieil ivoire
Echoués là, chargés d'épices de l'Orient,
D'exotiques bijoux, et d'étranges trésors.
Mais non .Au fond de cette impasse, aucun galion
N'est entré en ce port asséché, où survit
Seulement une maigre toison d'herbes folles
Que secoue le balai échevelé du vent.
Villa Mallebay, un océan improbable
A brisé le sautoir d'un rêve évanoui
Il aura replié ses draps imaginaires
Sur le sarcophage blafard des illusions.
R.R
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27 septembre 2010
La rue Marguerin
Cette rue fait partie du lacis de petites voies ouvertes à la Belle Epoque dans le triangle de terrains vagues délimité par l'avenue d'Orléans (du Général Leclerc) et les rues d'Alésia et Sarrette et bâties de beaux immeubles de pierre de taille qu'un siècle entier a épargnés. Elle a reçu, à la veille de l'Exposition universelle de 1900, le nom d'un universitaire aujourd'hui bien oublié : Emile Marguerin ( 1820 - 1884 ), professeur de Littérature et d'Histoire à la Sorbonne.
Courte comme toutes ses voisines ( moins de cent mètres), cette rue a néanmoins été habitée par deux personnalités marquantes qui par chance, ont chacune une plaque commémorative :
- au N°3, Louis Pergaud ( 1882 -1915), écrivain de la génération fauchée par la Grande Guerre (devant Verdun), prix Goncourt 1910 pour « de Goupil à Margot », auteur d'autres oeuvres consacrées à la vie animale, et aussi de « La Guerre des Boutons » , un des rares grands romans humoristiques français, qui fut porté à l'écran après la dernière guerre.
- Au N° 9, Géo André, l'un de nos plus célèbres champions olympiques d'athlétisme en 1908 et 1924 et un exemple des plus hautes qualités morales. Né en 1889, il mourut lui aussi pour la France, mais au cours de la Seconde Guerre mondiale ( après avoir fait le Première), à la tête de sa compagnie devant Tunis en 1943.
NDLR. - Documentation extraite du numéro 39 de la S.H.A.
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16 septembre 2010
Le Moulin de la Vierge
Le Moulin de la Vierge
Fut-il heureux le temps ancien où sur la plaine de Montrouge, sur le plateau de Vanves et jusqu'aux limes d'Issy-les-Moulineaux, tournaient les ailes des moulins ? Aux portes de Paris, qui s'arrêtait alors au mur des Fermiers Généraux, ces moulins furent très nombreux, une soixantaine, peut-être plus dit-on.
Largement ouvert aux vents prometteurs et musclés venant de l'ouest, tout l'espace, compris entre la barrière du Maine ( niveau de la rue de la Gaîté aujourd'hui ), et les territoires de Vanves et de Montrouge, accueillait ces moulins dont on peut encore voir un spécimen dans l'enceinte du cimetière du Montparnasse. Malheureusement ce rescapé est orphelin de ses ailes ! Il reste le seul témoin d'une époque où le quartier de Plaisance était encore une garenne, une campagne...
Seul, le nom d'une rue de ce quartier peut intriguer le passant attaché à faire revivre par l'imaginaire, les images jaunies et désuètes du passé. Il s'agit de « la rue du Moulin de la Vierge ». Quelle est l'histoire du lieu ? Nul ne le sait. Sans doute, placé sur une motte de terre, ce moulin avait la fierté du bon travailleur qui remplit sa tâche, en offrant aux Parisiens d'alors, la belle farine qui ferait le bon pain. Mais une question se pose quant à l'origine de son patronyme : pourquoi le moulin de la Vierge ? Perpétuait-il un souvenir ? Celui d'une jeune fille habitant ce terroir ancien ? A moins que ce ne fut l'évocation de la Vierge Marie, la mère de Jésus ? Nul ne le sait. Les témoins ont disparu. Seules quelques pierres enfouies sous les fondations et les caves des habitations alentour, pourraient nous dévoiler le secret. Une histoire que se racontaient les meuniers, à propos d'une belle meunière, ou simplement d'une jeune fille d'honnête vertu que chacun admirait pour sa tenue, son charme, sa gentillesse, sa beauté simple, sa fraîcheur encore toute enfantine.
Pur hazard ? Fantasme ? Chacun décidera selon son imagination. Mais quel est le magicien qui saura faire parler les vieilles pierres enfouies à jamais sous les pieds du passant ?
R.R
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14 août 2010
Le visage de nos rues,
Affairé par ses préoccupations ou le trafic anarchique de la circulation, le passant, le flâneur ont-ils encore le loisir de découvrir le vrai visage de nos rues ? Nos rues, n'est-ce pas l'âme de la ville qui se révèle à travers un autre univers pressenti et toujours ressuscité, en dépit des mutations inévitables survenues au cours des siècles ?
Ainsi, les rues et les immeubles qui les bordent, les commerces et leurs vitrines, tout ce qui représente le décor urbain, cette scène d'un théâtre, où la ville révélant ses coulisses, laisse filtrer parfois des trésors oubliés ou perdus, seraient-ils si anonymes, sans couleurs, sans atmosphère ?
Nos quartiers du 14è sont encore les survivants fragiles de lointains faubourgs. Ils portent témoignage de lieux-dits disparus aujourd'hui, ainsi : rue des Plantes, impasse du Rouet, rue du Moulin vert, passage de la Tour de Vanves, rue de la Tombe Issoire, la Voie verte ( rue du Père Corentin), rue du Moulin de la Vierge, la barrière d'Enfer...
Brimborions que tout cela ! Sans doute. Mais ce qu'on ne voit plus ou mal est toujours un trésor caché qui reste toujours à re...découvrir !
R.R
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26 juillet 2010
(XIX) les Voies de traverse
Villa Virginie, un lierre grimpe jusqu'au bout du ciel.
Alpiniste sans complexe,
Collé à la paroi lisse de l'immeuble,
La lente patience l'a récompensé.
Je le regarde, il domine du sixième étage
La Villa Virginie et ses pavés descellés.
Ebouriffé de prestige, impérial d'orgueil,
Il contourne avec précaution et lenteur
Les paupières entr'ouvertes des fenêtres,
Accrochant ses griffes touffues
Sur les plis profonds de la pierre.
Tissant sa toile d'ombre et de géant
Guettant le souffle court du dormeur,
Il s'est élevé jusqu'au toit de l'étoile.
Le ciel médite sur le prédateur,
Araignée vive aux racines de mort.
La Villa Virginie est sa dernière demeure.
R.R
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10 mai 2010
(XVIII) Les voies de traverse
( XVIII) Les voies de traverse
Il est un passage ainsi nommé comme étant celui des Arts. Mais est-il encore un passage ? La direction n'est pas donnée. A l'évidence, le but ne sera jamais atteint. Car, qui dit passage, dit relation entre deux points : un départ, une arrivée. Ici, la vue est si restreinte, si étroite, que le ciel se fait sentier, l'air et la lumière n'ont d'autre solution pour survivre et s'imposer, que de sauter par dessus les toits. A Paris, les toits ont toujours su sauver la lumière, car le ciel qu'ils reflètent, s'enflamme à la première averse de pluie. Mais le passage des Arts semble n'avoir jamais connu cette liberté d'aller et venir entre les reflets des nuages sur quelques flaques d'eau disposées là pour capter les sourires changeants du ciel.
Ainsi, le passage cultive son énigme personnelle, une sorte de mystère jalousement gardé. Et si d'aventure un artiste venait à passer ici, l'écho de ses pas ne lui renverrait peut-être que l'image d'un passé révolu ou celle d'une guinguette de faubourg. Quelques rapins en goguette croqueraient la servante enjouée ou la maîtresse des lieux, habiles toutes deux à vivifier l'esprit, les cœurs et les corps...
Heureux le temps où le faubourg cultivait la gaîté simple et bon enfant pour quelques sous oubliés sur la table d'un cabaret enfumé. La saveur aigre-douce d'une piquette acidulée faisait l'affaire.
Ainsi, le passage des Arts n'est pas prêt d'oublier les heures chaudes du Montparnasse tout proche, où dans la nuit de l'été , les couples dansaient dans un tourbillon d'étoiles enguirlandées de rires et de baisers volés. Le chahut prenait alors la couleur criarde de la liberté, la liberté de vivre à sa guise selon les couleurs du printemps et de l'automne réunies.
R.R
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04 mai 2010
(XVI) Les Voies de traverse
Ouest-Ceinture était une petite gare
Où les vents d'ouest et d'ailleurs
S'arrêtaient quelques instants
Pour décharger sur les quais déserts
Leurs effluves d'algues et de varech.
Aujourd'hui, les vents d'ouest
Débarquent du TGV, à Montparnasse
En faisant du 300 à l'heure.
***
Délicieuse est la petite place Jules Hénaffe
Où souvent les joueurs de boule
Se rassemblent en congrès.
Certains afin de gagner un point de bonheur
Préfèrent rêvasser le long des réservoirs de la Vanne
A une rivière qui coulerait de la Lune.
***
Rue Maison Dieu ?
Mais où loge le céleste locataire de ce lieu ?
Aucun indice ne permet de situer
Le domicile du Créateur.
Sa maison ne s'inscrit pas dans la pesanteur du jour
Quelque part sans doute entre le néant et l'infini.
R.R
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17 avril 2010
(XIV) les voies de traverse
Qui prétendra que le passage Tenaille
N'a d'autre fonction que de relier
L'Avenue du Maine à la rue Gassendi ?
L'atmosphère de solitude qui y circule
Incite le flâneur à penser
Que le trait d'union que ce passage propose,
Ne fait qu'accentuer la tristesse qui s'en dégage,
En dépit de la couverture légère de feuillages
Qu'apportent les maigres tilleuls bien alignés en ce lieu.
Celui-ci n'offre pour tout partage que le désert de sa nudité.
**
Ah ! la place Flora Tristan !
Un îlot une île un rocher
Un parfum de village oublié
Trois platanes et le tour est joué
Deux bistrots une laverie
Et le peuple ici retrouve
La poésie du faubourg
Celle du jour qui se lève
Le poème unique d'un bonheur mélancolique
Quand à l'ouest le soir le soleil tire sa longue révérence.
R.R
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20 mars 2010
(XIII) les Voies de traverse
Deux aqueducs aux tracés anciens
Forment deux traits parallèles au pied du pont du chemin de fer de Sceaux.
Ici, les rues de la Sibelle, de l'empereur Julien et Valentinien
Font résonner les musiques oubliées de l'Antiquité.
Ce quartier est tout neuf, austère, limpide, et la lumière y est reine.
Le passé lointain y survit encore par ses racines,
A la façon d'une ruine
Qui annoncerait la mémoire vivante d'une antique cité.
L'eau ne coule plus au sein de ces aqueducs délaissés
Car le courant interrompu a scellé la mémoire têtue
Et rustique de quelques pierres solitaires et abandonnées.
**
Au pied de la gare Montparnasse, la rue du Commandant Mouchotte
Montre du doigt la place de Catalogne,
Cernée par le demi-cercle des immeubles de Ricardo Bofill.
Les parfums venus du Sud se mêlent aux vents d'ouest
Que le remugle des TGV charrie à perdre haleine.
Au centre de la place, une fontaine, face contre ciel,
Capte les nuages et les fait s'enlacer avec langueur
Sur le filet tendu par les fées invisibles de la Tour Eiffel.
R.R
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13 mars 2010
(XII) les voies de traverse
Le grand cimetière du sud, le long de la rue Froidevaux, laisse filer des musiques anciennes, dont la mélodie sourde réveilles des nostalgies enfouies.
Quand, venant du boulevard Raspail, je regagnais par le rue Emile Richard, le logis de mes parents, c'était toujours le soir, à la nuit venue, que la voix des morts, venant de l'au-delà du mur, rythmaient la cadence de mes pas.
Alors, seulement, je me sentais bien en vie...
***
La rue Daguerre est une ligne droite, légèrement creusée en son milieu. Au loin, on aperçoit l'avenue du Maine ,barrant le ciel d'un trait charbonneux..
Et l' on peut imaginer que prospéraient ici les pépinières, les jardins de quelques maraîchers, installés là depuis que la campagne s'arrêtait devant le mur des Fermiers Généraux.
Aujourd'hui, une ancienne auberge ,la Bêlière possède son piano bar. On y rencontre des artistes, on y fait de la musique. La Bêlière a bien failli mourir. Sauvée ?
On trouve aussi, rue Daguerre, un marchand d'accordéons. Il les répare, et vous propose des cours de musique et de solfège. Mais où sont les bals populaires d'antan ?
Aucune jardinière, aucune fleur au balcon, ne remplaceront les printemps d'autrefois, où chantait l'alouette des champs, où des mains attentives forçaient le lilas, où la glycine ornait les portails, où le temps avait la couleur des aurores, lorsque la nuit écrivait sa petite musique pour accompagner une chanson...
***
Rue de la Santé, c'est l'hôpital Saint Anne, cerné de murs et de cris étouffés. La souffrance se reconnaît ici par les jardins semés de pavillon tristes, disséminés dans la nuit du silence. Le mal être et le délire sont parcourus par les brumes du soir et les cendres oubliées d'un antique mouroir.
R.R
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25 février 2010
(XI) Les voies de traverse
Place Denfert-Rochereau, au beau milieu du pavé luisant
Rugit un lion, fort, beau et grand, fier, solennel et puissant .
Il a une manière unique d'ordonner, de commander sans appel
Au passant, l'impérative direction - privilège de son empire - :
- Si tu veux aller à la Porte d'Orléans
Regarde-moi bien dans les yeux, et si tes pieds un peu lourds,
Sont à ce point abîmés, n'hésite pas, grimpe à l'instant
Dans un omnibus de la R.A.T.P ! Tu seras vite requinqué !
**
La gare du chemin de fer de Sceaux
Est ce lieu charmant et un peu désuet
Qui pourrait être un jouet
Pour l'enfant espiègle et rieur
A qui ses parents offriraient, à la place du moderne R.E.R ,
Quelques wagons en bois, tirés par une locomotive à vapeur.
**
Grande est la perspective du boulevard Saint Jacques
Aux belles harmonies classiques
Qu'approuverait un lointain Le Nôtre.
Soudain, débouchant de ses flancs
Surgit, conquérant sur les rails luisants
Le métro aérien, dont l'élan
Retenu par de vigoureux piliers d'acier
Trace sur la vallée de la Bièvre
D'électriques éclairs ; il se sent pousser des ailes
Jusqu'à vouloir se faire la belle.
A la station Saint Jacques, une oiselle gentille
N'en éprouve aucune gêne,
Car la demoiselle, griffant le ciel du bout de ses plumes,
D'une danse véloce et légère,
Honore ainsi par sa voltige aérienne
La jeunesse éternelle du métropolitain,
Jeune homme âgé de plus de cent printemps...
Oui, cela est déjà fort lointain !
On dira plus tard que le métro et l'oiselle
S'étaient rencontrés pour fêter les noces du ciel,
De la plume et d'un chemin de fer aérien
Qui aura toujours le nez en l'air
Et la tête dans les étoiles !
R.R
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30 janvier 2010
( X) les Voies de traverse
Quelle généreuse République !
Une grande avenue pour un seul président... Ainsi, M. Coty fut de la sorte choisi. Il nous conduit sous une voûte de platanes, vers un grand parc bien vert, où toutes les souris trottent, trottent en prenant leurs quartiers d'hiver. Le Parc Montsouris ? Une île mystérieuse, où tous les oiseaux du monde font escale, où la campagne est à l'affût de Paris.
La rue du Saint Gothard doucement monte et puis descend comme un sentier de montagne. Ici, les pavés brillent comme des glaciers. La neige s'illumine d'étoiles de givre. Les nuages déplient leurs oriflammes. Et je vois sur le talus, le R.E.R. passer d'un air nonchalant, quand le soleil se glisse dans un lit de fleurs, au couchant.
Rue Saint Yves, il est une maisonnette qui offre ses pampres et ses vieilles tuiles au regard du flâneur montant la pente. Les volets sont fermés depuis longtemps et le crépis des murs est défraîchi. Autrefois, il y avait là un café, un marchand de bois et charbons, un bougnat. Aujourd'hui, il n'y a plus rien à emporter, ni vins, ni limonade, et tout le bois a brûlé. Jadis, la rue chantait un air d'hirondelle, et l'enfant distrait, regardait passer par dessus les toits, l'ombre que faisaient le merle moqueur et le moineau rieur.
R.R
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13 janvier 2010
(IX) Les chemins de traverse
C'est une rue où les façades sont bien mises
Mais quelques vitrines sont un peu grises.
Voyez cet enfant qui joue dans la cour
Le temps ralentit et s'arrête rue Liancourt.
*
Oui, la tour de Vanves chante ses souvenirs
Inscrits sur de vieux pavés luisants.
Soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?
Car en ce passage, seuls les murs sont vivants.
*
Il pleut Villa Virginie
Un jour où l'averse amie
Fait reluire la pavé luisant.
Flâneur je suis, et l'heure passant
Glane les gouttes de pluie
Où naît la mélancolie.
*
Il ne reste du château qu'une rue étroite,
Des visages gris et des façades trop droites.
Mais ce lieu était juste une folie, jardin
Et maison ne sont plus, qu'un rêve bien lointain.
R.R
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08 janvier 2010
(VIII) les Chemins de traverse
La rue d'Enfer ne conduit pas aux Enfers
Seul le colonel Denfert-Rochereau a pu connaître l'enfer
Quant aux Catacombes, elles ouvrent leurs portes en fer
Aux vivants, curieux de visiter du décor l'envers...
*
La rue de l'Ouest a toujours regardé vers le Ponant
Ici le soleil couchant est moins brûlant
Que celui venu du Levant
Aussi à Plaisance les gens se couchent plus tard
Que les villageois de Ménilmontant.
*
On dit que les gens habitant la rue Hallé
Ont le teint moins clair
Que ceux résidant du côté de la Glacière.
C'est une opinion qui n'engage
Que celui qui ignore les brûlures de la glace
Ou les tourments sournois du désert.
*
Ici l'étal rutilant du poissonnier
Abonde de maquereaux ensoleillés
L'air y transporte des fragrances maraîchères
Le poisson a l'œil frais
La salade est accorte et primesautière
On est au cœur de la rue Daguerre.
R.R
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30 décembre 2009
(VII) les Chemins de traverse
Point n'est besoin d'être artiste
Pour parcourir la rue des Artistes
Tous les doigts du ciel dessinent une image
Où chaque jour des moutons noirs
Des moutons blancs l'aile d'un oiseau
Un cheval gris ou le nez de Cléopâtre
Naissent et meurent tout simplement là-haut
Parmi les nuages
Entre les épaules du soleil
Et la chevelure de la lune.
*
Depuis qu'elles ont élu domicile au Parc Montsouris
Ce n'est pas gentil de se moquer des souris
Car chaque nuit sous la lune blanche
Elles grignotent des reliefs de pique-nique
Que laissent les promeneurs distraits du dimanche.
*
L'avenue Reille est la mieux gardée de Paris
Car un ancien général veille tout près d'ici.
Une avenue sans soucis
Et c'est Paris qui nous sourit.
*
Au Parc Montsouris
Il fut indiqué pendant un certain temps
Sur la mire du méridien de Paris
Que ce fut Charlemagne qui inaugura ladite mire.
Mensonge ! Cela fut le fait de redoutables farceurs
Iconoclaste incultes et blagueurs
Car c'est sous le règne de Napoléon
Que le nom même de l'Empereur
Y fut gravé pour de bon.
R.R
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15 décembre 2009
(VI) les Chemins de traverse
Au temps jadis elle fut appelée « La rue du pot au lait ».
Aujourd'hui, un certain « Friant », général de son état,
Lui a prêté son nom.
Depuis longtemps le lait a été bu
Et les vaches ne remontent plus la rue
Car elles ont quitté la ferme et les prés qui l'entouraient..
***
Je ne sais si le jardin partagé de la rue de Coulmiers
Fleurira le ciel de roses et de lilas
Mais je sais que la salade et la fraise se portent bien
Et sont ici à leur aise.
Il faut cultiver son jardin avec son cœur
Et en amoureux.
***
Point n'est besoin d'avoir lu les Lettres de mon moulin
Pour parcourir la rue Alphonse Daudet.
Les chèvres n'y broutent plus.
Seule la Bouquinerie Alésia a le nez dehors
Et les livres invendus n'ont pas fini de se plaindre,
Triste sort offert à la littérature toute entière
Dont on entend parfois sous quelque porche complice
La plainte et les pleurs infinis.
***
La rue Sarrette est fort longue
Et de beaux tilleuls argentés fort bien plantée.
Fatigués de notre promenade nous pouvons aller nous asseoir
Sur un banc tout près de là
Et vérifier que le géant Isoré garde le carrefour
Où la rue d'Alésia flirte avec la rue de la Tombe Issoire.
R.R
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12 décembre 2009
(V) les Chemins de traverse
La Villa Brune est un chemin sans issue où fleurit l'ombre
Où chantent la sérénité et le grave silence de l'éternité.
C'est peut-être là qu'aboutissent et s'évanouissent
Les lentes caravanes des illusions perdues.
***
Les pierres de l'hôpital Notre Dame de Bon Secours
Ont gardé la mémoire de l'abbé Carton.
Elles portent les stigmates de la charité
De l'amour du prochain laissés ici en héritage.
L'abbé se promène-t-il encore
Sous les marronniers du jardin
Où longe-t-il les trottoirs de la rue
Qui accompagne son nom ? Qui sait ?
La solitude... la maladie... la souffrance... l'espoir
Est-ce là le vertige de la condition humaine ?
Ont-ils jamais reconnu en l'abbé
Un apôtre de l'Amour celui qui guérit..
***
Fuyant la porte de Châtillon vers Malakoff
Les vents d'ouest convient parfois
Les bruines accourues de Bretagne
Et plus souvent du périphérique la pollution.
***
C'était il y a bien longtemps
Lorsque Paris était à la campagne
Le chemin des Plantes
Voyait le long de ses berges
Passer des charrettes chargées de foin et de blé.
Aujourd'hui la rue a gardé en souvenir de son passé
La légère courbe bucolique d'un sentier
Qui semble encore bordé d'églantines et de lilas.
Sous les trilles du vent les peupliers frissonnent.
R.R
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