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03 novembre 2010

La rue de la Santé (IV)

enceinte Thiers_8243561_n.jpgNous sommes en 1860. Napoléon III a rétabli l'Empire. Sous son impulsion, et avec l'aide du baron Haussmann, il modernise Paris, qui jusqu'alors avait gardé son aspect de ville du Moyen Age. La suppression du mur des Fermiers Généraux libère l'extension de la capitale jusqu'aux limites de l'enceinte de Thiers , enceinte militaire construite en 1841 sous Louis-Philippe. Ainsi, la rue de la Santé qui faisait partie du XIIe arrondissement, ancienne formule établie en 1800, se retrouve à la nouvelle limite des XIIIe et XIVe et de quatre quartiers : Croulebarbe, Maison-Blanche, Montparnasse et Santé. L'annexion de ces nouveaux quartiers ne se fait pas sans réticence, car les Parisiens d'alors  devront payer pour l'aménagement de ces espaces quasi ruraux, dépourvus de voiries, de réseau d'adduction d'eau et d'assainissement.

La démolition du mur des Fermiers généraux exécutée en 1861 ouvre la voie à l'édification d'une nouvelle prison. Cette décision est prise afin d'accroître le nombre de places disponibles, car Paris, dont la population était de 500 000 en 1800, dépassera les 2 500 000 à la fin du siècle. La situation sanitaire des anciennes prisons « intra muros » est intolérable au point de vue de l'hygiène et de la salubrité. D'anciens couvents tenaient lieu jusqu'alors de prisons : Saint Lazare, Sainte Pélagie, Saint Denis, les Madelonettes.

prison_de_la_sante.jpgAinsi, le choix du terrain se porta sur l'enclos de la Charbonnerie. La superficie correspond à la surface recherchée : 25 000 mètres carrés. Le prix est peu élevé et son accès est facile par rapport à la proximité de la Préfecture de Police et du palais de Justice, grâce au nouveau boulevard Saint Michel.

Passant outre aux protestations des habitants du quartier, l'administration fait appel en 1862 à un architecte « rationaliste », Emile Vaudremer qui a travaillé déjà avec Baltard. Il sera en outre l'auteur de l'église Saint-Pierre de Montrouge, des lycées Buffon et Molière, ainsi que de l'église Notre-Dame d'Auteuil.

La future prison sera construite selon la nouvelle philosophie de la pensée hygiéniste et de l'idéologie carcérale en vigueur à l'époque. En avance sur le siècle, elle comportera le tout à l'égout, ainsi que les techniques d'éclairage, de chauffage et de sanitaire résolument nouvelles. Elle sera conçue pour recevoir 500 prévenus et 500 condamnés. Deux chapelles seront construites. En commun, on trouve les réfectoires, chauffoirs, parloirs et ateliers. En 1867, après 6 ans de travaux, les premiers détenus  entrent dans l'établissement. Après 1870, le nombre de détenus dépassera déjà le nombre de places disponibles... Maison d'arrêt, elle ne devait comporter en principe que des prévenus en instance de jugement et des personnes condamnées à des peines légères. Avant la suppression de la peine de mort, les condamnés à mort étaient décapités sous ses murs, la guillotine étant élevée à l'angle du boulevard Arago ! Entre août 1941 et avril 1944, dix-huit patriotes furent exécutés en ces lieux. En 1960, il fut question de détruire cette prison, mais l'administration ne pouvant mener à bien ce projet se contenta de lui donner un « lifting » sommaire.

Ici s'arrête notre promenade, après l'évocation de ce monde clos qu'est l'univers carcéral, lié par les hasards de l'histoire, au monde d'un hôpital devenu célèbre : l'hôpital Saint Anne.

N.D.L.R. - Documentation extraite du numéro 39 de la S.H..A  du 14e

 

Commentaires

Bonjour

je voulais savoir où aviez-vous trouvé l'image correspondant aux enceintes de Paris ?

Est-ce que vous l'avez trouvé sur un site ou dans un ouvrage ?

Merci pour la réponse

Écrit par : SammyDay | 03 juillet 2012

Tout simplement dans wikipedia, en tapant "enceintes de Paris".
Merci de votre intêret à notre blog.

Écrit par : Rédaction | 04 juillet 2012

Bonjour,

Une petite inexactitude en ce qui concerne l'emplacement où se déroulaient les exécutions capitales. Elles s'effectuaient à plusieurs dizaines de mètres de l'angle Arago/Santé, en remontant le bd Arago, plus prés de la rue Messier que de la rue de la Santé. C'est une erreur assez souvent reproduite, même par quelques journaux d'époque, d'indiquer cet angle comme lieu d'exécution. Cela n'a jamais été le cas.
La dernière exécution sur le bd Arago a eu lieu en 1939. Ensuite à l'intérieur de la prison, dans la cour d'honneur.

Écrit par : Piednoir | 17 juillet 2012

Donc si je suis bien ce que vous avez fait, vous avez copié Wikipedia (pour la photo) sans le préciser nulle part sur l'article.

Je ne saurais donc trop vous conseiller d'ajouter un lien à la photo, renvoyant sur celle d'origine :-), cela ravira sûrement son auteur.

Écrit par : SammyDay | 22 août 2012

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