15 octobre 2010
la Rue de la Santé (II)
Dans un article précédent, nous avons vu les prémices et les avatars relatifs à l'ouverture envisagée d'un hôpital par Anne d'Autriche. Mais continuons notre promenade dans le secteur de « la Santé ».
Louis XIV se rend compte que les murailles encerclant Paris ne sont plus d'actualité. Les progrès dans les techniques de guerre abolissent la nécessité d'encercler les villes, de murailles. Paris, jusque-là possédait celle de Philippe-Auguste. Aussi, le souverain organises de nouveaux espaces hors le glacis de la cité, dont celui de Port-Royal. En 1704, il charge l'architecte Pierre Bullet (eglise Saint Thomas d'Acquin, arc de la Porte saint Martin) de construire une large voie à quatre rangées d'arbres, à la limite nord du hameau du Petit-Gentilly. Il s'agit des boulevards Auguste-Blanqui et Saint-Jacques actuels. La réalisation de ce nouvel axe se fait avec lenteur, de 1705 à 1787... A cette époque, les limites de Paris s'arrêtent au coin de la rue de Lourcine et des Bourguignons, à la hauteur de l'actuel boulevard de Port-Royal. La rue de Gentilly, future rue de la Santé s'achève au carrefour de la rue jean-Dolent et Léon-Maurice-Nordmann d'aujourd'hui.
Gabriel de Saint Aubin (1772)
En 1772, l'incendie de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, situé sur l'île de la Cité, fait ressortir le projet d'un hôpital des cartons, Les travaux débutent mais s'arrêtent assez vite, car un vigoureux débat médical sur l'aliénation mentale se développe en France à la veille de la Révolution. Seule une ferme qui employait des aliénés y possède 140 vaches. En 1833, cette ferme déménage sur la route de Choisy-le-Roi, à la barrière de Fontainebleau.
On sait que le 1er janvier 1860, Paris absorbe une partie des territoires des communes avoisinantes : Gentilly, Montrouge, Vanves, territoires compris entre le tracé de l'ancien Mur des fermiers Généraux et l'enceinte construite par Thiers en 1840. Il faut préciser que ce fameux « mur murant Paris, rend Paris murmurant »... fut progressivement démoli et définitivement arasé en 1861. En 1860, une commission est créée pour réformer le service des aliénés. Elle propose de créer dix asiles dans un rayon de vingt kilomètres autour de Paris. Un seul sera retenu dans les murs de la ville. C'est l'architecte Charles-Auguste Questel qui présida à sa conception. Des terrains supplémentaires sont acquis. De nouvelles voies, Cabanis et Broussais, sont ouvertes. La rue de la Santé se désaxe pour isoler la propriété. La rue Ferrus actuelle, et son prolongement, la voie Paul Verlaine dans l'hôpital jusqu'à la rue d'Alésia restent les témoins de l'ancien tracé.
Dans un prochain article, nous parlerons de la prison de la Santé, qui marque le quartier de son incontournable présence et notoriété...
N.D.L.R. Documentation extraite du numéro 39 de la S.H.A. du 14e.
05:04 Publié dans En flanant dans le 14e | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les rues de nos quartiers, rue de la santé, hotel-dieu, paris 14, saint thomas d'acquin | Facebook | | Imprimer |
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