Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13 mars 2010

(XII) les voies de traverse

Le grand cimetière du sud, le long de la rue Froidevaux, laisse filer des     musiques anciennes, dont la mélodie sourde réveilles des  nostalgies enfouies.

Quand, venant du boulevard Raspail, je regagnais par le rue Emile Richard, le logis de mes parents, c'était toujours le soir, à la nuit venue, que la voix des morts, venant de l'au-delà du mur, rythmaient la cadence de mes pas.

Alors, seulement, je me sentais bien en vie...

***

La rue Daguerre est une ligne droite, légèrement creusée en son milieu. Au loin, on aperçoit l'avenue du Maine ,barrant le ciel d'un trait charbonneux..

Et l' on peut imaginer que prospéraient ici les pépinières, les jardins de      quelques maraîchers, installés là depuis que la campagne s'arrêtait devant le mur des Fermiers Généraux.

Aujourd'hui, une ancienne auberge ,la Bêlière possède son piano bar. On y rencontre des artistes, on y fait de la musique. La Bêlière a bien failli mourir. Sauvée ?

On trouve aussi, rue Daguerre, un marchand d'accordéons. Il les répare, et vous propose des cours de musique et de solfège.  Mais où sont les bals populaires d'antan ?

Aucune jardinière, aucune fleur au balcon, ne remplaceront les printemps d'autrefois, où chantait l'alouette des champs,  où des mains attentives forçaient le lilas, où la glycine ornait les portails, où le temps avait la couleur des aurores, lorsque la nuit  écrivait sa petite musique pour accompagner une chanson...

***

Rue de la Santé, c'est l'hôpital Saint Anne, cerné de murs et de cris étouffés. La souffrance se reconnaît ici  par les jardins semés de pavillon tristes, disséminés dans la nuit du silence. Le mal être et le délire sont parcourus par les brumes du soir et les cendres oubliées d'un antique mouroir.

R.R

Les commentaires sont fermés.