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14 mars 2010

Une pensée par jour - Frédéric Ozanam

Prends l'habitude de voir le mal autour de toi sans en être ébranlé.

Songeons que la condition du progrès est la souffrance, et que l'amitié adoucit les tristesses que nous ne saurions éviter.

La question qui divise les hommes de nos jours n'est plus une question de formes politiques, c'est une question sociale, c'est de savoir qui l'emportera de l'esprit d'égoïsme ou de l'esprit de sacrifice ( 13 novembre 1836).

Il y a beaucoup d'hommes qui ont trop et qui veulent avoir encore ; il y en a beaucoup plus d'autres qui n'ont pas assez, qui n'ont rien et qui veulent prendre  si on ne leur donne pas. Entre ces deux classes d'hommes, une lutte menace d'être terrible : d'un côté la puissance de l'or, de l'autre, la puissance du désespoir ( 13 novembre  1836).

Le besoin est grand. La mauvaise herbe de l'égoïsme ne semble-t-elle pas se multiplier sans cesse ? Mais pour aider à ces changements, n'avons-nous rien à faire, rien à changer en nous, rien à rendre meilleur ?

Le salaire doit payer l'ouvrier, c'est-à-dire tout ce qu'il met au service de l'industrie.

Les grandes fortunes industrielles sont comparables à ces royautés barbares qu'on élevait sur le pavois, et qui étaient portées sur des épaules d'hommes.

L'offre et la demande ont des rapports naturels... Or les services ont un prix naturel, et quand ceux du Maître et ceux de l'Ouvrier sont en présence, si le premier se fait la part du lion, il y a usure.

Il y a exploitation quand le maître considère l'ouvrier non comme un associé, un auxiliaire, mais comme un instrument, dont il fait tirer le plus de service possible au moindre prix qu'il se pourra.

L'exploitation de l'homme par l'homme c'est l'esclavage. L'ouvrier machine n'est plus qu'une partie du capital, comme l'esclave des anciens ; le service devient servitude.

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