C'est une chose étrange... (12 janvier 2011)

jean d'ormesson_.jpgà la fin que le monde !  Jean d’Ormesson, avec la légèreté de ton  et avec l’intelligence qu’on lui connaît, celle-ci servie par le sérieux, la lucidité et ce brin provocateur, nous invite à partir en voyage – et quel voyage ! vers une destination inconnue : le pourquoi du monde, le sens de notre vie, ses hasards,  ses nécessités et  le sens caché de la Création.

Vaste programme, vaste question où les interrogations tiennent lieu de fil conducteur, où les idées et le discours de l’homme confronté au sens caché de la Création, obligent le lecteur à se tenir en équilibre fragile face à l’assurance d’une réalité incontournable – la vie sur Terre -  et à cette intuition  abyssale que sont l’infini et son corollaire, le vide absolu du cosmos.

Jean d’Ormesson n’hésite pas à chaque instant à instiller en notre esprit, sinon le doute, du moins l’interrogation primordiale : qui suis-je, que représente mon existence au milieu de ce cosmos dont le sens m’échappe ?

Dans un langage clair, loin de toute intellectualisme pédant et précieux, J.O. nous accompagne , tenant le rôle d’un guide attentif, sûr de la route qu’il a prise. Il nous conduit par la main vers des rivages inconnus, ceux où l’espace et le temps, le Dieu créateur et le néant, le désir de traverser le « mur », joint à l’impuissance de tout comprendre, se télescopent pour déboucher au sommet d’une montagne, où l’horizon nous fait découvrir un ciel infini. Les questions ne sont pas toutes suivies de réponses. Nous sommes confrontés à une étrange équation : le plus petit animalcule, la plus petite flore, sont aussi importantes pour notre vie que le passé et l’avenir des milliards de galaxies qui peuplent l’univers…

Jean d’Ormesson conduit dans son livre, un  gigantesque orchestre symphonique dont la partition n’est pas finie d’être écrite. La lecture en est d’autant plus captivante, éblouissante, que l’œuvre de la Création, n’est sans doute pas achevée ! Ce voyage est un voyage initiatique par lequel l’esprit assiste à sa propre naissance, et où celui-ci  est confronté au fantastique horizon qu’est la notion indéfinissable de l’infini.     R.R

-Ed. Robert Laffont

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