David Golblatt à la Fondation HCB (28 janvier 2011)

 L’Afrique du Sud, l’apartheid, la violence, l’errance pour ne pas dire la déportation des Noirs, la criminalité, face à la toute puissance des compagnies minières. C’est Johannesburg, ses ghettos, et leur misère endémique, un urbanisme explosé, des paysages saccagés, la tristesse inscrite au plus profond des visages, le désespoir de l’âme et cet ennui qui ronge jusqu’au sourire des enfants.

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David Golblatt montre par ses photographies, des histoires d’hommes et de femmes, d’adolescents livrés à eux-mêmes, n’ayant pour seule issue de survie que la délinquance, le crime et leur corollaire la prison. D.G décrit une société profondément inégalitaire où nulle fleur n’a jamais fleuri sur le terreau stérile de la misère et de l’abandon. Les portraits présentés sont spectaculaires par leur vérité criante. Ils montrent par les récits s’attachant à chaque individu, les circonstances les ayant projetés dans la violence absolue. Chaque cas est une histoire exemplaire. Le dénominateur commun à ce gâchis humain, est la pauvreté due à la séparation, à l’exclusion de l’autre. Toutes ces photos sont à ce titre par trop explicites. Elles abolissent tout discours superflu.

DavidGoldblatt-1.jpgEn écho à cette exposition où toute humanité semble absente, tant le mal est profond, la situation de nos quartiers dits «  sensibles » chez nous,  porte un effet parallèle que nos regards semblent ignorer. (cliquez pour agrandir)

Les photos de D.G diffusent une douleur indicible à notre âme. Elles sont là pour nous faire entendre un cri. Mais savons-nous encore écouter le terrible silence du désespoir ?        R.R

Fondation H.C.B. : 2, Impasse Lebouis – 75 014 -  Exposition jusqu’au 17 avril.

Tél : + 33 1 56 80 27 00 – contact@henricartierbresson.org

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